Jean Souverbie (1891-1981), Nu féminin, 1926, huile sur toile, signée et datée, 96,5x44 cm
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par Monsieur Frédéric SouverbieGeorges Mathieu (1921-2012), Ombre d'été, huile sur toile, signée, 73x92 cm
Provenance: Acquis à la Galerie Semiha Huber à Zürich le 4.12.1987 par l'actuel propriétaire
Hans Hartung (1904-1989), "T1972 - H17", 26 December 1972, acrylic on canvas, signed and dated 72, 81x100 cm
This work is listed in the archives of the Hartung Bergman Foundation and will be included in the artist's catalogue raisonné in preparation.
Provenance: Maeght Gallery, Zurich, 1973; Acquired from the Semiha Huber Gallery in Zurich on 27 June 1988 by the present owner.
Exhibition: Hans Hartung, Recent Paintings, Maeght Gallery, Zürich, 1973
Bibliography: Peter Althaus, Hartung, Werner Rusche, Cologne, 1973
The work entitled T1972-H17 does not have a traditional title but a temporal data like all the paintings in his production, in order to give no limit to the viewer's perception.
It was in the 1970s, at the height of his international recognition that Hartung began to paint his last and most experimental works. In constant renewal, he makes or modifies tools such as vine sprayers, rakes and rubber whips that replace the brush. After being the founding father of Lyric Abstraction, he became in this last period one of the first gestural artists of Action Painting.
His palette, characteristic of the Post Pop Art period, is bright, acidic, and only reinforces the power of the visual impact and the vitality that emanates from the canvas.
Hartung did not believe in automatism but wanted to bring out the emotions of the soul with control, even in the speed of gesture.
"Energy is a force that can be incorporated in any form and take on any aspect".
Robert Combas (1957), "La bande de joyeux tristes", 1995, acrylique sur toile, signée et datée, 162x130 cm
Attestation d'authenticité signée par l'artisteAntonio Saura (1930-1998), "Portrait 4/89", 1989, huile sur toile, signée et datée, 73x60 cm
Cette œuvre sera incluse au Catalogue raisonné de l'Œuvre peint en préparation auprès de la Fondation Archives Antonio Saura à Genève sous la référence :RIMT@1989.PORTRAIT 4/89.20f.ROD.ST.sine CERT.24.08.21
Provenance: Galerie Stadler, Genève, le 16.08.1989, resté dans la famille jusqu'à ce jour
Originaire de Gand en Belgique, Théo Van Rysselberghe, proche de Paul Signac, adhère aux théories du néo-impressionnisme et utilise très tôt la technique divisionniste en découvrant les œuvres de Georges Seurat. Comme Signac et Seurat, il apprécie particulièrement les vues marines et voyage souvent sur les bords de la mer du Nord. Vers 1900, sa technique s’éloigne peu à peu du premier divisionnisme et redevient plus classique. Sa touche s’élargit, comme on peut le voir ici avec ces barques de pêcheurs à Zélande (Hollande), proche de la jetée
Proche du groupe des Nabis conduits par Maurice Denis, Simon-Albert Bussy entre en 1895 à l’atelier de Gustave Moreau, à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il se lie d’amitié avec Henri Matisse, Charles Guérin, et aussi avec Auguste Bréal, ancien condisciple d’André Gide à l’Ecole alsacienne. Bréal va alors servir par deux fois d’intermédiaire : d’abord, ami de la famille anglaise des Strachey, il permet à Bussy, venu à Londres en 1901 pour une exposition, de rencontrer Dorothy Strachey qu’il épouse en 1903, le couple s’installant peu après à Roquebrune. Ensuite, lorsqu’en juillet 1918 le couple Bussy séjourne en Angleterre et que Gide est à Cambridge en compagnie de Marc Allégret, Bréal va présenter Dorothy à Gide qui est à la recherche d’un professeur d’anglais. Elle va devenir la traductrice attitrée des œuvres de Gide en anglais. Gide va ainsi devenir un ami du couple Bussy, et faire, à partir de 1920, de fréquents séjours à Roquebrune. Gide, qui avait une âme de naturaliste, fut particulièrement sensible aux pastels d’animaux réalisés par Simon Bussy ; en 1948, il écrit ainsi en préface au catalogue de son exposition : « Il semble, devant chaque forme vivante, se demander : “Et toi ! Qu’est-ce que tu as à me dire ?” Et la mygale, le crabe, le scorpion s’immobilise et livre son secret. » C’est en février 1941 que Gide, réfugié à Cabris, va demander à Bussy de faire le portrait de sa fille Catherine.
C’est aux Bussy que Gide dut de connaître le peintre belge Jean Vanden Eeckhoudt ; par ailleurs ami de Théo Van Rysselberghe, celui-ci s’installa à Roquebrune en 1915 avec sa femme et ses deux enfants, Jean-Pierre et Zoum qui devait devenir peintre à son tour.
Lucio Fontana (1899-1968), "Concetto Spaziale", 1967, 2 sculptures en laiton poli, signées et numérotées 226/500, 26x20x20 cm
Cette œuvre est accompagnée de deux certificats de l'Atelier Lucio Fontana, Milan
Walter Richard Sickert (1860-1942), Le Pont du Rialto et le Palais de Cammerlenghi, circa 1901, huile sur toile, signée, 71x52 cm
Provenance: André Gide (acquis par l'écrivain en 1902/1903), puis collection Catherine GideC’est en mai-juin 1882, au cours d’un séjour à Londres en compagnie de peintres comme Rodin, Fantin-Latour, Helleu, que Jacques-Émile Blanche fait la connaissance de Walter Sickert et de Whistler, ce dernier étant leur maître à tous deux. Peu de temps après, en 1885, Sickert s’installe à Dieppe où, fondant une nouvelle famille, vivant dans des conditions financières difficiles, il va séjourner, avec quelques interruptions, près de trente ans. C’est là que Blanche, venant presque en voisin de sa demeure d’Offranville, va devenir son ami, son disciple et son protecteur,
À partir de 1901, la vie de Gide se fait un peu moins nomade. Ayant vendu le château de La Roque, il vit davantage à Cuverville, auprès de Madeleine qui n’aime rien tant que sa demeure familiale. De là, il lui est facile de rendre visite à Blanche, à sa résidence d’été d’Offranville, et de se laisser entraîner par lui jusqu’à Dieppe. Le 12 août, la rencontre entre Gide et Sickert a lieu par le biais de Blanche.
Gide est suffisamment séduit pour désirer acquérir plusieurs oeuvres de Sickert : cinq en 1902, quatre en 1903, sept dessins en 1904 et encore deux tableaux les deux années suivantes. Ces achats sont aussi une forme de soutien à l'artiste en difficulté financière, comme Gide le fit tout au long de sa vie envers des créateurs, qu’ils soient peintres ou écrivains. Parmi ces toiles, beaucoup de vues de Venise, où Sickert séjourne à plusieurs reprises de 1895 à 1904. En 1903, Sickert écrit à Gide à propos de notre tableau: "Voulez-vous me prêter le Rialto et Santa Maria Formosa pour la Société Nouvelle?" (André Gide et les peintres, Lettres inédites, Paris, Gallimard, 2019, p. 51).
Cette toile est restée dans la famille Gide jusqu'à ce jour. Elle a été exposée au Lavandou, dans la villa Théo, durant l'été 2020, dans le cadre de l'exposition Catherine GideRudolf Bauer (1889-1953), "Blue Point", 1938, huile sur toile, signée, 94,5x74,5 cm
Monsieur Rowland Weinstein a confirmé la présence de l'oeuvre dans les archives BauerRudolf Bauer (1889-1953), "Largo", 1921, huile sur toile, signée, 86x100,5 cm
Monsieur Rowland Weinstein a confirmé la présence de l'oeuvre dans les archives BauerHenri Matisse (1869-1954), "La Noire", août 1944, fusain sur papier Arches, signé et daté, 52,6x40,5 cm
Certificat de Madame Wanda de Guébriant, no. I 40-5715, répertorié dans les archives Henri Matisse sous le no. J 226, 1.10.1987Provenance: Acquis directement auprès de l'artiste par la Galerie Rosengart, Lucerne, 01.05.1952; Michael Newbury, Chicago, 20.10.1952; Vente Sotheby's, New York, 12 novembre 1987, lot no. 219; Galerie Rosengart, Lucerne; Collection de Monsieur et Madame Grodtmann, Suisse, 6 avril 1988, resté dans la famille jusqu'à ce jour
Exposition: Galerie Maeght, Paris, Matisse, 1945, no. 16; Kunstmuseum Luzern, Lucerne, Matisse, 1949, no. 158
Bibliographie: Charles Baudelaire et Henri Matisse (illustration), Les fleurs du Mal, La bibliothèque française, Paris, 1947, l'œuvre illustre le poème À une Malabaraise, Henri Matisse, Pierre à Feu Les miroirs profonds, Maeght, Paris, 1947, p. 82, ill.
Note: L'œuvre a été réalisée à Vence
Pablo Picasso (1881-1973), "Nature morte sur un guéridon devant une fenêtre ouverte", 1919, aquarelle sur papier, signée, 49x31 cm
Provenance: Galerie Rosengart, Lucerne, acquis par Monsieur et Madame Grodtmann, Suisse, resté dans la famille jusqu’à ce jourEté 1919, Picasso arrive à Saint-Raphaël sur la côte d’Azur, après un séjour à Londres avec Serge Diaghilev et ses ballets russes. Picasso s’établira avec sa jeune épouse, la danseuse Olga Kholokhova dans le splendide Hôtel Continental qui offre une vue spectaculaire sur la Méditerranée. Le cadre idyllique de sa chambre d’hôtel meublée d’un petit guéridon recouvert d’une nappe, sur lequel est posé un compotier et une guitare devant une fenêtre ouverte sur un balcon en fer forgé donnant sur la mer, sera celui choisi par l’artiste pour son nouveau travail, la fameuse série des « natures mortes au guéridon ». Cette série est cruciale pour apprécier le glissement progressif de Picasso au cubisme le plus abstrait.
Cette aquarelle est l’un des exemples les plus aboutis de la série. Dans cette œuvre, des éléments naturalistes et cubistes sont combinés. Tandis que le décor est représenté de manière succincte, la nature morte est de construction complexe pour laquelle plusieurs études analytiques et deux maquettes en carton furent exécutées (Zervos). L’artiste combine et juxtapose les motifs repris en bas et réutilisés plus haut comme des fragments de papiers collés. Le modernisme de la scène dénote avec le classicisme de l’arrière-plan créant un fort contraste visuel et accentuant les motifs. L’impact est spectaculaire. C’est en combinant avant-gardisme et classicisme qu’il obtient cette innovante représentation d’une beauté étonnante, entre modernité et tradition.
La fenêtre ouverte est riche de symboles dont la première est une nouvelle perspective pour le cubisme. Au retour des tranchées de Verdun, vers 1917-1918, les artistes recommencent à peindre. Les formes auparavant éclatées d’objets déconstruits se recentrent, se structurent, se reconstruisent, s’imbriquent les unes dans les autres dans leurs traits essentiels, c’est la naissance du «cubisme synthétique». Cette série des «natures mortes au guéridon» s’inscrit à la suite de ce contexte de reconstruction en parallèle du pays et des esprits. Elle marquera une rupture définitive avec les œuvres cubistes synthétiques de George Braque (l’un des 2 leaders du mouvement avec Picasso) et affirmera l’artiste dans un nouveau style: la fusion du cubisme et du néo-classicisme. Auparavant très proches dans leur mode de représentation des sujets, Picasso entame alors un tournant qui le distinguera définitivement de son contemporain et ouvrira une fenêtre de nouveaux horizons à la scène artistique de l’Ecole de Paris.
A la suite de cette période de recherche, Picasso réalisera sur cette idée une de ses œuvres majeures à l’huile «Table, guitare et bouteille» (Zervos, III, n°437).
D’autres exemplaires sont actuellement exposés dans les plus prestigieuses collections comme la National Gallery de Berlin, le Musée Picasso ou encore le Moma.
Il choisira la Galerie Paul Rosenberg à Paris pour exposer cette série, le 20 octobre 1919. Hors d’atteinte du public dans une collection privée de suisse romande depuis plus de 50 ans, cette œuvre est inédite sur le marché des enchères, et a été acquise directement auprès du célèbre collectionneur et marchand d’Art Siegfried Rosengart (1894-1985), ami, collectionneur et marchand de Picasso. Elle n’a pas quitté la famille depuis ce jour.
La « Nature morte sur un guéridon devant une fenêtre ouverte » est accompagnée d’un courrier de la main de Picasso à S. Rosengart, installé à l’époque rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. De la collection Rosengart subsiste aujourd’hui un Musée Picasso en vieille ville de Lucerne et la Fondation Rosengart à Lucerne, exposant 200 pièces, majoritairement des œuvres de Picasso et Paul Klee.
Bernard Buffet (1928-1999), "Bigoudi", 1951, huile sur toile, signée et datée, 196x120 cm
Bibliographie: Yann Le Pichon, Catalogue raisonné de Bernard Buffet, p.195, no. 164, ill.
Le personnage « Bigoudi », dans sa tenue de cabaret, est un sujet osé et scandaleux pour l’époque. En effet, dans le Paris des années 50, la tolérance sexuelle n’est pas de mise. Il est étonnant de voir que Bernard Buffet a choisi un format monumental (2 m de hauteur) pour traiter de cette thématique qui ne fait pas l’unanimité dans les milieux artistiques et intellectuels de son temps. Cette œuvre spectaculaire et très visuelle prend l’apparence d’une affiche de cinéma. La figure de « Bigoudi » nous est imposée, elle revendique sa présence, sa légitimité et ne peut échapper au regard.
Les années d’après-guerre sont caractérisées par des conditions de vie difficiles pour l’artiste qui avait alors peu de moyens. Il réduit sa palette, utilise des tons de fonds unis, des contours noirs très marqués amenant à des créations contrastées renforçant l’impact du sujet sur le spectateur.
La tenue festive de « Bigoudi » contraste avec un visage fermé, triste et mélancolique. Il semble très seul dans cet espace où toutes les tables sont vides. Plus qu’un miroir de la société de l’époque, avec ses intolérances et son rejet des minorités sexuelles, cette œuvre fait écho au mal-être existentiel dont a souffert l’artiste au sortir de la guerre et tout au long de sa vie.
Berthe Morisot (1841-1895), "Dog with a ball", oil on canvas, signed, 45x41 cm
Bibliography: Alain Clairet, Delphine Montalant and Yves Rouart, Berthe Morisot, 1841-1895, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Collection le catalogue, CERA-nrs éditions, Montolivet, 1997, p. 234 n°244
Auguste Rodin (1840-1917), "Jeunesse triomphante" (Triumphant Youth) or "Baiser de l'aïeule" (Ancestor’s Kiss), bronze sculpture with dark brown patina, signed, sand casting executed by the Fumière & Gavignot foundry between 1908 and 1918, 52,3x46x35,5 cm
Notice of inclusion in the
En 1951, Dali présente son Manifeste Mystique à Paris. Cette publication mettra un terme à sa période Surréaliste pour donner place à une période « Mystique nucléaire » amorcée déjà depuis 1938 et qui durera plus de 30 ans. Ce changement est animé par une quête intime de la foi, étant non croyant, mais cherchant à combler un certain vide existentiel. Marqué par les attaques nucléaires de 1945 au Japon Dali donnera une orientation métaphysique à sa soif d’absolu en explorant les progrès des scientifiques de son temps : « La vision de la matière constamment en processus de dématérialisation, de désintégration montrant ainsi la spiritualité de toute substance »
A partir de cette période, son œuvre devient plus philosophique, plus intime, et inspirée de motifs empruntés au Christianisme, religion dans laquelle l’artiste est bercé depuis l’enfance. « Si on ne croit en rien, on ne peint rien, presque rien ».
Pour l'artiste, réussir à trouver la foi serait « un état de grâce ». Il trouvera finalement son chemin vers Dieu par les êtres célestes en particulier les anges «... Je peux sentir que les anges m’amènent à Dieu… J’ai l’intuition des anges, mais je n’ai pas l’intuition de Dieu ».
Cette œuvre, emblématique de cette quête spirituelle, est réalisée seulement 3 ans après la publication de son Manifeste Mystique. Inspirée de la Renaissance italienne qui fera tant l’admiration du maître, elle représente de gauche à droite les Archanges Raphaël, Michel et Gabriel. Raphaël, dont le nom signifie « Dieu guérit » est le Saint patron des guérisseurs et des voyageurs. Il pose sa main gauche sur l’épaule de Saint Michel en tant que guide. Saint Michel, dont le nom signifie « Qui est comme Dieu » pointe son index vers le Divin. Il est considéré comme celui qui empêche les légions démoniaques de submerger le monde. Enfin, Saint Gabriel, qui signifie « Force de Dieu » est l’Archange de l’Annonciation, et est représenté ici selon l’iconographie de la Renaissance italienne, agenouillé.
« Après la mort il n’y a que les anges qui sont vraiment l’antimatière, les antiprotons ».
Robert Descharnes, Dali, L’œuvre et l’homme, Ed. Trois continents, Lausanne, 1984 ; Julien Leloup, Dali, Surréaliste et Mystique, 2019 (Interviews de l’artiste)
Provenance: Art&Public, Geneva, 2002, inventory no. 07098
Alighiero Boetti (1940-1994), "Mistico romantico", 1994, broderie sur lin, 17x17,7 cm
Certificat d'inclusion dans les Archives Alighiero Boetti, 22 avril 2021, no. 9839
Provenance : Galerie Guy Bärtschi, Genève, 1999; collection privée suisseGen Paul (1895-1975), "En écoutant les petits oiseaux", huile sur toile, signée, contresignée et titrée au verso, 100x72,5 cm
Joseph Sima (1891-1971), "Sur un terre-plein désolation de la lumière", 1969, huile sur toile, signée, datée, contresignée, contre datée et titrée au verso, 100x81 cm
Provenance: Galerie Edwin Engelberts, Genève, 1969, no. 8, janvier 1970Bernard Buffet (1928-1999), "Bouquet de tulipes", huile sur toile, signée, datée 1982 et titrée au verso, 81x65 cm
Certificat de la Galerie Maurice Garnier, Paris, 12 novembre 2019Kehinde Wiley, portraitiste afro-américain né en 1977, lance le projet « The World Stage » en 2006 interrogeant la question de l’identité, de la masculinité et du pouvoir à travers la représentation de l’homme noir issu de la diaspora. Le lot proposé à la vente fait partie de la série « Brazil » (2009). L’artiste y dépeint un jeune afro-brésilien habitant des favelas de Rio de Janeiro.
Représentatif des travaux de Wiley, le modèle non-professionnel prend volontairement une posture héroïque, ici caractéristique des statues nationalistes érigées dans les rues de la métropole. Trop souvent omis de l’histoire de l’art occidentale, l’artiste renverse les codes de la peinture classique en plaçant l’homme noir en position de domination. Le panneau brandit par le sujet fait d’ailleurs référence à la loi Rio Branco proclamée en 1871 qui déclare tout enfant né de parents esclaves libre. Le modèle devient ainsi une figure symbolique, évocatrice du lourd passé colonial et des inégalités raciales toujours à l’œuvre dans le pays.
Au-delà des références aux maîtres anciens, Wiley met en avant la culture populaire contemporaine, aussi bien que brésilienne. D’une part les vêtements portés par le jeune homme rappellent le modèle américain de consommation de masse. D’autre part, les éléments décoratifs peints en arrière-plan évoquent les imprimés textiles sud-américains, contrastent avec la puissance de la figure masculine.
Sa grande maîtrise technique associée à une démarche artistique forte valent à Wiley d’être choisi en 2016 par le président Barack Obama pour exécuter son portrait officiel. L’œuvre est exposée à la National Portrait Gallery de Washington depuis 2018.
Hendrick Willem Mesdag (1831-1915), Marine, 1890, huile sur toile, signée et datée, 89x70 cm
Provenance: Christie's (Amsterdam), octobre 2005; Collection privée suisse
Dans les années 1890, le peintre de l'école de La Haye, Hendrik Willem Mesdag, est déjà artiste reconnu internationalement pour ses marines. Elève de Willem Roelofs (1822-1897) et Laurens Alma Tadema (1836-1912), il se consacre dans un premier temps au paysage et scènes d’intérieur, particulièrement de Bruxelles et son lieu d’habitation.
C’est lors de vacances sur l'île de Norderney en 1868 que Mesdag découvre la mer. C'est une vraie révélation artistique, et grâce à cette nouvelle inspiration, il réalise un grand nombre d'études qui serviront de base pour ses peintures qui recevront immédiatement les éloges de son entourage artistique. Cette nouvelle passion le conduira à s’installer à La Haye, près de la mer en 1869 ce qui lancera définitivement sa carrière.
Très vite, c’est le début d'une carrière internationale avec de fréquentes expositions d'œuvres au Salon de Paris, où il fait forte impression. De 1870 à 1911, Mesdag expose chaque année au moins deux œuvres au Salon de Paris, la plus importante exposition internationale.
Cette œuvre a été réalisée dans une période de maturité et illustre parfaitement les recherches picturales et les brillantes compétences techniques de l’artiste. Il s’agit de la plage de Scheveningen, une des plages les plus importante proche de la Haye. Il y représente l’activité quotidienne des pêcheurs prise sur l’instant avec une multitude de détails. L’approche de l’artiste n’est toutefois pas photographique mais tend plutôt à travers la peinture à retranscrire ses sensations en recréant l’atmosphère du bord de mer, exercice dans lequel il excelle.