Gustav Klimt (1862-1918), Etude d'une Gorgone pour "La Frise Beethoven", 1902, pierre noire sur papier, annotée, 43,5x30 cm (à vue)
Annotation: "Succession de mon frère Gustav/Hermine Klimt"
Provenance: Succession de Hermine Klimt, no. 1471; Collection particulière, Vienne; Collection particulière, Suisse
Bibliographie: Alice Strobl, Gustav Klimt : die Zeichnungen, Nachtrag, 1878-1918, Galerie Welz, Salzbourg, 1989, p. 113, no. 3453b, ill.
Gustav Klimt (1862-1918), Studie einer Gorgone für "Der Beethovenfries", 1902, schwarze Kreide auf Papier, vermerkt, 43,5x30 cm (auf Sicht)
Verkmerk: "Nachlass meines Bruders Gustav/Hermine Klimt"
Provenienz: Nachlass von Hermine Klimt, Nr. 1471; Privatsammlung, Wien; Privatsammlung, Schweiz.
Bibliographie : Alice Strobl, Gustav Klimt: die Zeichnungen, Nachtrag, 1878-1918, Galerie Welz, Salzburg, 1989, S. 113, Nr. 3453b, Ill.
Bon état général
L'oeuvre est maintenue par 3 onglets au verso le long de la bordure gauche.
Elle n'est pas contrecollée
La feuille de coloration brune d'origine présente une oxydation/jaunissement avec un éclaircissement des bordures
Présence d'une tache de blanchiment dans le coude droit de la gorgone sur env. 4 cm (voir photos)
Présence d'une irrégularité de la feuille qui semble d'origine en bas à droite sous forme d'une "boule" en relief de 2 mm
Présence d'une trace de pli verticale à env. 4 cm de la bordure (voir photos)
Petites traces de plis mineures le long des bordures
Nous ne notons aucune trace de restauration ou de dommage majeur
Gustav Klimt
Cette œuvre est une étude préparatoire pour « La Frise Beethoven », une œuvre monumentale et majeure de Gustave Klimt réalisée à une période charnière de sa carrière artistique, celle du début de son succès et de la période dite « dorée ». D’une longueur de 34 mètres, elle est commandée à l’occasion de la 14e édition de la Sécession viennoise dont Klimt est le chef de file. Il s'agit d'une œuvre d'art totale, emblématique, illustrant parfaitement les aspirations de ce mouvement découlant de l’art nouveau, puisqu'elle unit à la fois la musique, la peinture et l'architecture recouvrant à elle seule trois murs.
Notre étude est celle du personnage de la gorgone « Médusa », figure mythologique effrayante et malfaisante ayant le pouvoir de pétrifier sur-le-champ quiconque ose la regarder en face. Symbole puissant d'une prise de pouvoir de la femme dans un contexte politique mouvementé, elle est aussi une figure érotique incontestable, thème central dans l'œuvre de Klimt. Ici, l’érotisme est au service de sa cruauté. Dessinée d’un trait savant, avec une sensualité propre aux figures féminines de Klimt, elle témoigne, par ses repentirs, de ses recherches de composition ayant permis la réalisation de ce travail historique. Cette nudité affichée sans complexe scandalise nombre des premiers spectateurs de la frise.
Artiste engagé défiant l'empereur François Joseph fervent défenseur du classicisme, Klimt détourne les sujets traditionnels en particulier mythologiques, comme la gorgone, pour servir son art. Il répond à la critique par: "À chaque époque son art, à tout art sa liberté ", devise qui est inscrite sur les murs à l’entrée du palais.