Giovanni Battista Cimaroli (c.1687-c.1753), "Vue du palais des Doges, avec des gondoles sur la lagune" et "Vue de la Douane avec de nombreuses figures au premier plan", vers 1745-1750, paire d'huiles sur toile, 81,9x112,4 cm
Nous remercions le Dr. Federica Spadatto pour sa confirmation d'authenticité sur la base de photographies et son aide dans la rédaction de cette notice
Certificat d'authenticité de Dario Succi du 7 avril 1999
Provenance: Collection Knoedler, Paris; Collection H.K.S. Williams, Paris; Prêt à Filoli Gardens, Woodside, Californie; Collection Mildred Anna Williams, San Francisco; Fine Arts Museum of San Francisco, 1940, (donation); California Palace of the Legion of Honor, San Francisco, (inv. no. 1940.53-54); Vente de Butterfield & Butterfield, San Francisco, Collection du Fine Arts Museum of San Francisco, 9 juin 1999, 7028F, no. 8003 & 8004; Jean-Max Tassel, Paris, (acquis de la provenance précédente); Collection privée suisse (acquis de la provenance précédente)
Bibliographie : Federica Spadotto, "Un artista dimenticato: Giovan Battista Cimaroli", in: Saggi e memorie di storia dell’arte, vol. 23, 1999, p. 167, 172 (no. 33, ill.), 178 (no. 39, ill.); Filippo Pedrocco, Vues de Venise : de Carpaccio à Canaletto, Citadelles & Mazenod, Paris, 2002, p. 182-183, ill.; Federica Spadotto, Giovan Battista Cimaroli, Editrice Minelliana, Rovigo, 2011, p. 250-251, no. 86 et no. 86a, ill.
Au verso: Etiquette California Palace of the Legion of Honor, "Artist Canale, Antonio..." [...] "Gift of Mildred Anna williams Collection" / "Property of California Palace of The Legion of Honor San Francisco"
Très bon état général.
Les oeuvres ont été rentoilées, toutefois cette opération ne semble pas être liée à une déchirure majeure car aucune n’a pu être décelée en lumière UV ou naturelle
Sous lumière UV on note de petites retouches éparses dans le ciel. Les figures ne sont quasiment pas concernées par ces petites reprises
Présence d’un réseau de craquelure sur l’ensemble visible principalement dans les bleus. Bonne adhésion de la couche picturale et bonne adhésion du rentoilage, bonne planéité de l'oeuvre. Les vernis d'origine ont été allégés. On note quelques traces d’un ancien vernis sous forme d’un léger voile jaune en particulier pour le tableau de la "Douane". La couche picturale, là où le réseau de craquelure est le plus dense est très légèrement dépigmentée (Doges, dans le ciel) Elle est cependant en bon état de conservation.
Dans le ciel en particulier du tableau de la "Douane" on note des légers blanchiments (chanci). Il s'agit d'une microfissuration des couches anciennes sous-jacente rendant la matière légèrement opaque, blanchie.
Présente une couche de vernis de restauration, transparente et homogène sur l’ensemble.
Giovanni Battista Cimaroli (c.1687-c.1753), "Vue du palais des Doges, avec des gondoles sur la lagune" et "Vue de la Douane avec de nombreuses figures au premier plan"
Cette remarquable paire de tableaux, répertoriée par Federica Spadotto (Spadotto, 1999, n°59- 60; Spadotto, 2008, n°86-86a), exprime la quintessence de l’art de Giovanni Battista Cimaroli (Salo, 1687- Venise, 1771) à l’apogée de sa carrière, lorsque le maître lombard s’installe à Venise et assimile la leçon de Canaletto (Antonio Canal, Venise, 1697-1768), en la déclinant en un répertoire stylistique personnel.
Ces vues de Venise peuvent être datées entre la cinquième et la sixième décennie du XVIIIe siècle – car dans Il molo verso la piazzetta les surélévations latérales de la tour de l’Horloge, réalisées après 1755, sont absentes. Animées de silhouettes finement campées, aux formes et gestes d’une plastique inimitable, ces deux œuvres capturent une tranche de vie transposée sur la toile avec l'esprit d’un habile artisan, soucieux de restituer le moindre détail de la chronique urbaine.
Le regard du spectateur est invité à se glisser parmi les gentilshommes et gens du peuple près de la piazzetta dans La punta della Dogana vista dal molo, où l'artiste réinterprète l'intrigue de la toile de Canaletto à travers le filtre d'une narration paisible, reprise avec une égale efficacité dans le pendant.
Dans les deux tableaux, la luminosité méridienne d'un jour de printemps palpite, caresse les architectures délicatement définies à la pointe du pinceau, et fait ressortir les décors et les « accidents «, figurants incontournables de la comédie de la vie magistralement mise en scène sur la surface picturale.
Giovanni Battista rythme la composition avec l'excellence du grand Maître, remarquable dans l’art de distribuer les rôles de la comédie et met en valeur chaque personnage grâce à l'alternance de couleurs vives et de touches de cérusé (pigment blanc à base de plomb) sur les chemises et les manteaux.
Nobles et humbles gens du peuple partagent la même physionomie, faite de visages ronds, de corps pleins et de gestes mesurés, où le pinceau de Cimaroli s’abandonne à un trait plus souple et plus vibrant que dans le traitement de l’environnement urbain.
Il en résulte une image de la ville bien différente de la célébration de Canaletto ou de l'agitation de Francesco Guardi (Venise, 1712-1793); la Venise transmise par Cimaroli ressemble à un cliché instantané novateur offert au public avec la fraîcheur et l'authenticité d'un narrateur doté d'une extraordinaire empathie.
C'est prcisément dans cette empathie, au-delà de l'excellence technique qui, pendant près de deux siècles, a confondu la main de cet artiste avec celle de Canaletto (cf. Spadotto, 2018), que réside l'essence d'une esthétique capable de traverser les siècles tout en préservant, intacte, la magie de l’atmosphère de la Venise du XVIIIe siècle.
(Pour la bibliographie, voir la fiche d’information du catalogue 86-86a dans Spadotto, 2011).
Nous remercions le Dr. Federica Spadatto pour la rédaction de cette notice.
La superba coppia di dipinti, pubblicata da Federica Spadotto (Spadotto, 1999, nn.59-60; Spadotto, 2008, nn.86-86a), ha il pregio di esprimere la poetica di Giovan Battista Cimaroli (Salò, 1687- Venezia, 1771)nel suo momento più felice, allorchè il maestro lombardo emigrato a Venezia metabolizza la lezione canalettiana (Antonio Canal detto il Canaletto; Venezia, 1697-1768) declinandola in un personale alfabeto stilistico.
Databili tra quinto e sesto decennio del XVIII secolo -in quanto ne Il molo verso la piazzetta mancano le sopraelevazioni delle ali nella torre dell’Orologio, realizzate dopo il 1755- questi scorci di Venezia animati da macchiette ben tornite, dall’inconfondibile plastica e gestualità, fotografano una tranche de vie tradotta sulla tela con lo spirito dell’abile artigiano, attento a trasferire ogni minimo dettaglio di cronaca urbana.
L’occhio dello spettatore è chiamano a scorrere tra i popolani e gentiluomini nei pressi della piazzetta ne La punta della Dogana vista dal molo, in cui l’artista rilegge il canovaccio del Canal attraverso il filtro della quieta narratività, riproposto con la medesima efficacia nel pendant.
In entrambi gli esemplari palpita il luminismo meridiano di una giornata primaverile, che accarezza le architetture definite in punta di pennello facendone risaltare i decori e gli “accidenti”, immancabili comparse della commedia della vita magistralmente inscenata sulla superficie pittorica.
Giovan Battista scandisce il ritmo della composizione con l’eccellenza del grande maestro, abilissimo a distribuire le parti in commedia e a far risaltare ciascuna macchietta attraverso l’alternarsi di colori accesi e tocchi di biacca su vesti e camiciole.
I nobili e gli umili membri del popolo condividono la medesima fisionomia, fatta di volti rotondi, corpi pieni e gesti misurati, in cui il pennello del Cimaroli si abbandona ad un tratto più sciolto e vibrante rispetto alla quinta urbana.
Ne sortisce un’immagine della città assai diversa rispetto alla celebrazione canalettiana o all’inquietudine di Francesco Guardi (Venezia, 1712-1793); la Venezia tramandata dal Cimaroli assomiglia ad un’istantanea ante litteram offerta al pubblico con la freschezza e genuinità di un narratore dotato di straordinaria empatia. Proprio in tale empatia, oltre all’eccellenza tecnica che per quasi due secoli aveva confuso la mano del Nostro con quella del Canal (cfr. Spadotto, 2018), va ricercata l’essenza di una poetica in grado di attraversare i secoli preservando, intatta, la magica atmosfera del settecento veneziano.
(per la bibliografia fare riferimento alla scheda di catalogo 86-86a in Spadotto, 2011).
Un ringraziamento particolare alla dott.ssa Federica Spadatto per la redazione di questo opuscolo.
Une Collection privée suisse
Les lots 26 à 30, 2697 à 2701, 2703 et 2705 à 2707 marqués en vert dans le catalogue imprimé proviennent d’une collection privée suisse. Elle est constituée de tableaux et de dessins anciens de grande qualité rassemblés minutieusement pendant près de 40 ans (se reporter à la page 33 du catalogue imprimé).
Nous remercions M. Benjamin Peronnet pour la rédaction de la notice des dessins de cette collection.