Pablo Picasso (1881-1973),_"Sur la plage", 25.2._1923, encre sur papier, signée, datée au verso, 24,4x31,3 cm
L'œuvre a été authentifiée par Maya Picasso (mentionnée dans la vente Sotheby's)
Provenance: John Berggruen Gallery, San Francisco, no. PP23-9766; Galerie Moos, Genève, no. 4244; Vente Sotheby's, Londres, 6 février 2001, no. 147; Collection privée, Suisse
Exposition: Musée de l'Athénée Genève, du 11 juillet au 21 septembre 1963
Très bon état général
L’œuvre a été décadrée: Nous notons qu’elle est maintenue dans un passe-partout par quelques onglets au verso et n'a pas été contrecollée (voir photographies). Celle-ci est également datée au verso. Elle possède une très bonne planéité
La feuille est légèrement jaunie. Ce jaunissement est naturel lié à l’époque de création. Il s’agit d’une faible oxydation. Nous ne notons aucune piqûre.
Evidence de quelques traces blanches dans l’angle supérieur droit et le long de la bordure inferieure en bas qui sont des traces de craie blanches, posées par l’artiste
Nous ne notons pas de dommage majeur ou de trace de restauration
Pablo Picasso (1881-1973) - "Sur la plage"
Le dessin de Picasso intitulé Sur la plage marque un tournant significatif dans l’évolution de l’œuvre de l’artiste, signalant une phase de transition entre ses expérimentations cubistes des années précédentes et un retour à un langage plus figuratif, inspiré des formes classiques. Il fait partie d’une série réalisée après la Première Guerre mondiale, témoignant d'une période où Picasso réinterprète les références de la sculpture antique, notamment grecque et romaine, tout en apportant sa propre vision moderniste.
Cette œuvre illustre un moment clé de la transition stylistique de Picasso vers un néoclassicisme réinventé, dans lequel il revient à une représentation plus fluide et idéalisée du corps humain. À travers Sur la plage, Picasso s'éloigne des formes anguleuses du cubisme pour explorer des figures féminines voluptueuses et harmonieusement proportionnées. Ces formes, qui se détachent d'un fond abstrait, renvoient à un idéal de beauté classique, tout en maintenant une sensibilité contemporaine et dynamique.
"Je veux savoir ce que c'est que la beauté. Je veux que l'art antique me serve de base pour exprimer ma propre sensibilité." – Pablo Picasso, 1930.
Cette transformation dans son travail est directement influencée par son séjour en Italie en 1917, où il découvre la richesse de l'art de la Renaissance et de l'Antiquité. Là-bas, il s'immerge dans l'étude des sculptures grecques et romaines, ce qui marque un changement de direction dans sa pratique. Ses visites des musées italiens, notamment à Rome, Florence et Pompéi, stimulent une réévaluation des canons classiques, qu'il intègre alors dans son propre répertoire artistique sous un angle résolument moderne.
À travers cette série, il parvient à capter un équilibre délicat entre tradition et modernité, tout en véhiculant un sentiment de sérénité et d’ordre retrouvé après les bouleversements de la guerre. Cette réconciliation avec les formes classiques influence profondément ses travaux futurs, notamment dans ses portraits et ses sculptures des années 1930 et 1940, où il continue à revisiter et à réinterpréter les idéaux antiques tout en les confrontant aux tensions de son époque, marquant ainsi une étape importante de son évolution artistique vers une fusion entre l'héritage classique et l'avant-garde moderne.