VX - Mardi 7 Décembre, 19h
Utagawa Hiroshige (1797-1858), 武揚金澤八勝夜景 (Buyô Kanazawa Hasshô yakei, « Huit vues nocturnes de Kanazawa »), triptyque composé d'estampes au format ôban tate-e, Japon, 1857, issu de la série 雪月花 (Settsugekka, « Neige, Lune et Fleurs »), 74x35,5 cm (triptyque) (restaurations). Ce triptyque est l’une des dernières œuvres de Hiroshige. Vers la fin de sa vie, l’artiste explora le thème des “neige, lune et fleurs”, à travers trois triptyques dont celui-ci. Le nôtre rend hommage à la lune, qui trône sur Kanazawa, ville proche de Tokyo. Un groupe d'oiseaux en vol tente d’effleurer la lune, tandis qu’un paysage automnal calme, peuplé de bateaux, d’arbres et de collines, habille ce triptyque nocturne. Le lot 4107 de la vente online est un autre triptyque de cette série, dédié cette fois-ci aux fleurs.
Provenance: Collection Catherine Gide, héritage de Théo Van Rysselberghe (son grand-père) et André Gide (son père)
Expositions : Japonismes, Impressionnismes, Musée des impressionnismes Giverny, 30 mars au 15 juillet 2018, Giverny et 26 août 2018 au 20 janvier 2019, Remagen ; La collection Catherine Gide, Villa Théo, Le Lavandou, 9 juin au 26 septembre 2020
Ce triptyque est mentionné dans un article de TAMBURINI Nicole, «Theo Van Rysselberghe et le Japonisme, rivaliser avec les purs maîtres impressionnistes: les Japonais », paru dans le Bulletin des Amis d'André Gide, 211-212, automne 2021, p. 66
Un triptyque similaire est conservé au British Museum, Londres, inv. n°1910,0418,0.196.1-3, un autre au Museum of Fine Art, Boston, inv. n°21.7615-7
Un triptyque similaire s'est vendu chez Christie's, New York, 21 septembre 2021, lot 36
Ce triptyque est mentionné dans un article de TAMBURINI Nicole, «Theo Van Rysselberghe et le Japonisme, rivaliser avec les purs maîtres impressionnistes: les Japonais », paru dans le Bulletin des Amis d'André Gide, 211-212, automne 2021, p. 66. Il est écrit que "Dans L'Arc en ciel ou Jetée avec vaches (1893, Utrecht, Centraal Museum), l'espace est organisé en plans successifs depuis un point de vue surélevé, qui accentue l'effet dramatique de la composition, sans respecter les critères de la perspective albertienne, linéaire et atmosphérique, qui induit un pâlissement des lointains. Cette construction est similaire dans l'estampe d'Hiroshige Utagawa (1797-1858): Triptyque Vue nocturne de Kanawa à Buyô [...]"
COLLECTION CATHERINE GIDE ET THEO VAN RYSSELBERGHE
Suite à notre dernière vente en septembre 2021 présentant les tableaux et sculptures de la collection Catherine Gide (1923-2013), Piguet Hotel des Ventes vous propose la continuité de sa collection, cette fois-ci essentiellement composée d’estampes japonaises.
Cette éclectique et remarquable collection, héritée de Theo Van Rysselberghe (1862-1926) et d’André Gide (1869-1951), respectivement grand-père et père de Catherine Gide, a été constituée en plein âge d’or du japonisme, à la fin du dix-neuvième siècle, suite à l’ouverture officielle du Japon en 1868. Le Japon intrigue, fascine, passionne. Utagawa Hiroshige, Utagawa Kuniyoshi ou encore Kikugawa Eizan, les noms d’artistes japonais resonnent désormais en Europe, entre autres à l’occasion de deux expositions parisiennes notables d’art japonais: l’une en 1888 par le marchand Siegfried (dit Samuel) Bing, l’autre en 1890 a l’Ecole nationale des Beaux-Arts.
Le peintre belge Theo Van Rysselberghe ne fut guère indiffèrent a cet art au souffle nouveau et teinte d’exotisme qu’incarnaient les estampes japonaises.
Celles d’Utagawa Hiroshige, tout particulièrement, furent chères au peintre divisionniste. Composée non seulement de plusieurs œuvres de Hiroshige, mais également d’estampes d’artistes comme Torii Kiyonaga, Isoda Koryusai ou encore Utagawa Utamaro, la collection d’estampes que nous présentons témoigne de l’affection du peintre pour cette forme d’art.
Certaines de ces estampes sont par ailleurs visibles sur des photographies de l’intérieur de Theo van Rysselberghe
(lots 125 et 126), et l’une d’entre elles (lot 123) est même immortalisée à travers l’une de ses peintures (conservée au Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique). En 1892, une sélection de ses estampes fut également exposée, cote à cote avec ses propres œuvres, au sein de l’exposition de l’Association Pour l’Art a Anvers (lots 4099 et 4105).
L’écrivain André Gide appréciait également l’art des estampes japonaises, certaines ornant ses murs, comme le témoignent quelques prises de vues du film “Avec André Gide” de Marc Allegret (1952), ou l’on aperçoit quelques-unes des estampes de la collection que nous présentons (lots 4097 et 4110).
Enfin, quelques peintures et deux objets d’origine chinoise complètement cette collection (lots 4123, 4124, 4630 et 4717).
Pour approfondir les liens de cette collection avec «le Japonisme» et le rôle joue par cette série d’estampes de la collection Catherine Gide (lots 122 à 126 et 4095 à 4122) dans l’œuvre graphique de Theo van Rysselberghe, nous vous recommandons la lecture de l’article de Nicole Tamburini dans «Le bulletin des Amis d’André Gide - 211/212 - automne 2021», paru sous le titre de «Theo van Rysselberghe et le Japonisme - Rivaliser avec les purs maitres impressionnistes: les Japonais».
© Fondation Catherine Gide