VX - Mercredi 8 Décembre, 19h

Pablo Picasso (1881-1973), "Nature morte sur un guéridon devant une fenêtre ouverte", 1919, aquarelle sur papier, signée, 49x31 cm

Provenance: Galerie Rosengart, Lucerne, acquis par Monsieur et Madame Grodtmann, Suisse, resté dans la famille jusqu’à ce jour Bibliographie: Christian Zervos, Catalogue raisonné de Pablo Picasso, éditions Cahiers d'Art, Paris, 1975, vol. 29, p. 167, no. 454, ill.; (Confirmation écrite d'inclusion au catalogue de Mme Gagarine, collaboratrice de Mr Zervos)
Cette oeuvre est accompagnée d'un courrier avec photographie de l'oeuvre certifiée de Picasso à Siegrfried Rosengart du 26 février 1958

Eté 1919, Picasso arrive à Saint-Raphaël sur la côte d’Azur, après un séjour à Londres avec Serge Diaghilev et ses ballets russes. Picasso s’établira avec sa jeune épouse, la danseuse Olga Kholokhova dans le splendide Hôtel Continental qui offre une vue spectaculaire sur la Méditerranée. Le cadre idyllique de sa chambre d’hôtel meublée d’un petit guéridon recouvert d’une nappe, sur lequel est posé un compotier et une guitare devant une fenêtre ouverte sur un balcon en fer forgé donnant sur la mer, sera celui choisi par l’artiste pour son nouveau travail, la fameuse série des « natures mortes au guéridon ». Cette série est cruciale pour apprécier le glissement progressif de Picasso au cubisme le plus abstrait.

Cette aquarelle est l’un des exemples les plus aboutis de la série. Dans cette œuvre, des éléments naturalistes et cubistes sont combinés. Tandis que le décor est représenté de manière succincte, la nature morte est de construction complexe pour laquelle plusieurs études analytiques et deux maquettes en carton furent exécutées (Zervos). L’artiste combine et juxtapose les motifs repris en bas et réutilisés plus haut comme des fragments de papiers collés. Le modernisme de la scène dénote avec le classicisme de l’arrière-plan créant un fort contraste visuel et accentuant les motifs. L’impact est spectaculaire. C’est en combinant avant-gardisme et classicisme qu’il obtient cette innovante représentation d’une beauté étonnante, entre modernité et tradition.

La fenêtre ouverte est riche de symboles dont la première est une nouvelle perspective pour le cubisme. Au retour des tranchées de Verdun, vers 1917-1918, les artistes recommencent à peindre. Les formes auparavant éclatées d’objets déconstruits se recentrent, se structurent, se reconstruisent, s’imbriquent les unes dans les autres dans leurs traits essentiels, c’est la naissance du «cubisme synthétique». Cette série des «natures mortes au guéridon» s’inscrit à la suite de ce contexte de reconstruction en parallèle du pays et des esprits. Elle marquera une rupture définitive avec les œuvres cubistes synthétiques de George Braque (l’un des 2 leaders du mouvement avec Picasso) et affirmera l’artiste dans un nouveau style: la fusion du cubisme et du néo-classicisme. Auparavant très proches dans leur mode de représentation des sujets, Picasso entame alors un tournant qui le distinguera définitivement de son contemporain et ouvrira une fenêtre de nouveaux horizons à la scène artistique de l’Ecole de Paris.

A la suite de cette période de recherche, Picasso réalisera sur cette idée une de ses œuvres majeures à l’huile «Table, guitare et bouteille» (Zervos, III, n°437).

D’autres exemplaires sont actuellement exposés dans les plus prestigieuses collections comme la National Gallery de Berlin, le Musée Picasso ou encore le Moma.

Il choisira la Galerie Paul Rosenberg à Paris pour exposer cette série, le 20 octobre 1919. Hors d’atteinte du public dans une collection privée de suisse romande depuis plus de 50 ans, cette œuvre est inédite sur le marché des enchères, et a été acquise directement auprès du célèbre collectionneur et marchand d’Art Siegfried Rosengart (1894-1985), ami, collectionneur et marchand de Picasso. Elle n’a pas quitté la famille depuis ce jour. 

La « Nature morte sur un guéridon devant une fenêtre ouverte » est accompagnée d’un courrier de la main de Picasso à S. Rosengart, installé à l’époque rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. De la collection Rosengart subsiste aujourd’hui un Musée Picasso en vieille ville de Lucerne et la Fondation Rosengart à Lucerne, exposant 200 pièces, majoritairement des œuvres de Picasso et Paul Klee.

Lot 185
Estimate
CHF 300 000 - 500,000
ADJUGÉ(HORS FRAIS)
CHF 1 200 000
DESCRIPTIF

Pablo Picasso (1881-1973), "Nature morte sur un guéridon devant une fenêtre ouverte", 1919, aquarelle sur papier, signée, 49x31 cm

Provenance: Galerie Rosengart, Lucerne, acquis par Monsieur et Madame Grodtmann, Suisse, resté dans la famille jusqu’à ce jour

Bibliographie: Christian Zervos, Catalogue raisonné de Pablo Picasso, éditions Cahiers d'Art, Paris, 1975, vol. 29, p. 167, no. 454, ill.; (Confirmation écrite d'inclusion au catalogue de Mme Gagarine, collaboratrice de Mr Zervos)

Cette oeuvre est accompagnée d'un courrier avec photographie de l'oeuvre certifiée de Picasso à Siegrfried Rosengart du 26 février 1958

Eté 1919, Picasso arrive à Saint-Raphaël sur la côte d’Azur, après un séjour à Londres avec Serge Diaghilev et ses ballets russes. Picasso s’établira avec sa jeune épouse, la danseuse Olga Kholokhova dans le splendide Hôtel Continental qui offre une vue spectaculaire sur la Méditerranée. Le cadre idyllique de sa chambre d’hôtel meublée d’un petit guéridon recouvert d’une nappe, sur lequel est posé un compotier et une guitare devant une fenêtre ouverte sur un balcon en fer forgé donnant sur la mer, sera celui choisi par l’artiste pour son nouveau travail, la fameuse série des « natures mortes au guéridon ». Cette série est cruciale pour apprécier le glissement progressif de Picasso au cubisme le plus abstrait.

Cette aquarelle est l’un des exemples les plus aboutis de la série. Dans cette œuvre, des éléments naturalistes et cubistes sont combinés. Tandis que le décor est représenté de manière succincte, la nature morte est de construction complexe pour laquelle plusieurs études analytiques et deux maquettes en carton furent exécutées (Zervos). L’artiste combine et juxtapose les motifs repris en bas et réutilisés plus haut comme des fragments de papiers collés. Le modernisme de la scène dénote avec le classicisme de l’arrière-plan créant un fort contraste visuel et accentuant les motifs. L’impact est spectaculaire. C’est en combinant avant-gardisme et classicisme qu’il obtient cette innovante représentation d’une beauté étonnante, entre modernité et tradition.

La fenêtre ouverte est riche de symboles dont la première est une nouvelle perspective pour le cubisme. Au retour des tranchées de Verdun, vers 1917-1918, les artistes recommencent à peindre. Les formes auparavant éclatées d’objets déconstruits se recentrent, se structurent, se reconstruisent, s’imbriquent les unes dans les autres dans leurs traits essentiels, c’est la naissance du «cubisme synthétique». Cette série des «natures mortes au guéridon» s’inscrit à la suite de ce contexte de reconstruction en parallèle du pays et des esprits. Elle marquera une rupture définitive avec les œuvres cubistes synthétiques de George Braque (l’un des 2 leaders du mouvement avec Picasso) et affirmera l’artiste dans un nouveau style: la fusion du cubisme et du néo-classicisme. Auparavant très proches dans leur mode de représentation des sujets, Picasso entame alors un tournant qui le distinguera définitivement de son contemporain et ouvrira une fenêtre de nouveaux horizons à la scène artistique de l’Ecole de Paris.

A la suite de cette période de recherche, Picasso réalisera sur cette idée une de ses œuvres majeures à l’huile «Table, guitare et bouteille» (Zervos, III, n°437).

D’autres exemplaires sont actuellement exposés dans les plus prestigieuses collections comme la National Gallery de Berlin, le Musée Picasso ou encore le Moma.

Il choisira la Galerie Paul Rosenberg à Paris pour exposer cette série, le 20 octobre 1919. Hors d’atteinte du public dans une collection privée de suisse romande depuis plus de 50 ans, cette œuvre est inédite sur le marché des enchères, et a été acquise directement auprès du célèbre collectionneur et marchand d’Art Siegfried Rosengart (1894-1985), ami, collectionneur et marchand de Picasso. Elle n’a pas quitté la famille depuis ce jour. 

La « Nature morte sur un guéridon devant une fenêtre ouverte » est accompagnée d’un courrier de la main de Picasso à S. Rosengart, installé à l’époque rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. De la collection Rosengart subsiste aujourd’hui un Musée Picasso en vieille ville de Lucerne et la Fondation Rosengart à Lucerne, exposant 200 pièces, majoritairement des œuvres de Picasso et Paul Klee.

RAPPORT DE CONDITIONS

Très bon état de conservation

La feuille provient probablement d'un carnet à dessin car elle porte sur le coté gauche une trace de découpe poinçonnée

Elle est libre dans l'encadrement, maintenue uniquement par 2 petits onglets bordure supérieure
Légère oxydation, jaunissement
Présence de 2 petites irrégularités sur la périphérie à droite (bordure très légèrement lacunaire-voir photo)
Angle supérieur droit et inférieur gauche très légèrement cornés

Aucune restauration visible

Présence de petites taches mineures:

- Dans les bleus, petits nodules d'environ 1mm qui semblent être liés au processus de création (bulles de la matière liées à la technique d'application-idem dans les bruns (voir photos)
- Très petites taches de projection noires/brunes (dimensions inf à 1 mm), probablement des taches de pigments lors de la réalisation de l'oeuvre
- En bas au centre petite taches 2 mm d'une matière grasse pouvant être d'origine
-  4 petites taches d'oxydation (1mm minime) dans le bleu en haut à droite et dans le gris en bas à droite
d'environ 1 mm qui semble être des taches liées à l'oxydation naturelle de la matière et au séchage 

Quelques petites traces de griffure dans la partie inférieure gauche
Une petite abrasion angle supérieur gauche (dans le bleu), 2mm et bordure supérieure gauche dans le brun 2mm 

Extra information
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COLLECTION CHARLOTTE GRODTMANN

La collection Grodtmann est le fruit d’une passion pour l’art partagée par deux époux. Carsten Grodtmann est né à Hambourg en 1921, il est le fils d’un grand commerçant qui travaillait dans l’import-export avec la Chine et le Japon, et d’une mère artiste

qui s’occupait de leur grande maison. Dès l’adolescence, Carsten accompagne ses parents dans leurs voyages en Extrême-Orient.

Il perpétuera tout au long de sa vie ses voyages lointains riches culturellement, qui le sensibiliseront à différents types d’art. En

1938, la famille émigre en Suisse, ou le père de Carsten, très dynamique professionnellement, fonde plusieurs autres sociétés

commerciales.

Après des années mouvementées pendant et après la Seconde Guerre Mondiale, Carsten épouse Charlotte Auerbach, Hongroise d’origine, installée à Zurich ou son père avait émigré pour des raisons professionnelles.

Le couple s’installe à La Tour-de-Peilz près de Vevey. Carsten Grodtmann est mu par le même dynamisme d’affaires que son père. D’une part il reprend les entreprises paternelles, d’autre part il fonde et développe de nouveaux commerces. Il déploie des activités variées : commerce de machines, matériel industriel, médicaments, financement d’entreprises… Il travaille essentiellement sur les marches extra-européens.

Les affaires de M. Grodtmann le conduisent sur le continent africain et en Asie de l’Est et du Sud-Est. En autodidacte,

Charlotte Grodtmann acquiert une connaissance approfondie de l’art et de l’histoire de l’art. Le couple sans enfant voyage énormément et Charlotte Grodtmann s’occupe de la création de leur collection d’art commune.

Amoureux des mouvements artistiques ayant conteste et révolutionne l’histoire de l’art au XXe siècle (cubisme, expressionnisme, surréalisme, symbolisme, …), les époux ont collectionne les plus grands acteurs de la peinture moderne… Picasso (lots 184-185), Paul Klee (lot 178), Henri Matisse (lots 179-180), Odilon Redon (lot 169),

Joseph Sima (lot 204), Vieira da Silva (lots 208-209) – entre autres – ornaient les murs de leur grand appartement.

Charlotte Grodtmann tisse des liens de confiance avec les plus grands galeristes chez qui elle achète : Galerie Rosengart (Lucerne), Galerie Alice Pauli (Lausanne), Huguette Beres (Paris)… Et la peinture n’est pas leur seule passion : de Londres a New York en passant par Paris, Osaka et Hong Kong, les époux Grodtmann fréquentent les antiquaires, les magasins de porcelaine, les galeries d’art… Ils n’achètent pas de manière compulsive, ils se concentrent sur quelques très beaux objets qu’ils pourront admirer dans leur intérieur. Ainsi en est-il du reliquaire Kota (lot 101) achète a la Galerie Charles Ratton ou les masques Dan (lots 96 à 98) qui leur rappelaient a la fois l’Afrique et leurs tableaux cubistes. Ils ont reuni un ensemble de mobilier français comprenant une belle commode Transition estampillée Saunier (lot 150), des fauteuils Directoire estampilles Jacob (lot 156), en pleine harmonie avec les sculptures d’Alicia Penalba (lots 200 à 202) ou les objets précieux du Japon (lots 115 à 117). De retour d’un de ses nombreux voyages, Carsten Grodtmann décède à l’âge de 91 ans à Vevey le 1er mai 2012.

Charlotte Grodtmann lui survit et décède 8 ans plus tard.

Nous sommes heureux et honores de présenter dans ce catalogue les quelque 200 lots de la collection de Monsieur et Madame Grodtmann.

Tous les lots marques en rouge décembre prochain. Plus de 150 lots sont intégrés dans la vente online.

Tous les lots sont repérables en recherchant le mot-clef Grodtmann sur piguet.com

PABLO PICASSO - NATURE MORTE AU GUERIDON 1919

Eté 1919, Picasso arrive à Saint- Raphaël sur la côte d’Azur, après un séjour à Londres avec Serge Diaghilev et ses ballets russes. Picasso s’établira avec sa jeune épouse, la danseuse Olga Kholokhova dans le splendide Hôtel Continental qui offre une vue spectaculaire sur la Méditerranée. Le cadre idyllique de sa chambre d’hôtel meublée d’un petit guéridon recouvert d’une nappe, sur lequel est posé un compotier et une guitare devant une fenêtre ouverte sur un balcon en fer forgé donnant sur la mer, sera celui choisi par l’artiste pour son nouveau travail, la fameuse série de gouaches cubistes des « natures mortes au guéridon ». Cette série est cruciale pour apprécier le glissement progressif de Picasso au cubisme le plus abstrait.

La «Nature morte sur un guéridon devant une fenêtre ouverte » est accompagnée d’un courrier de la main de Picasso à S. Rosengart, installé à l’époque rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. De la collection Rosengart subsiste aujourd’hui un Musée Picasso en vieille ville de Lucerne et la Fondation Rosengart à Lucerne, exposant 200 pièces, majoritairement des œuvres de Picasso et Paul Klee.

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