Mercredi 12 Décembre, 14h

DESCRIPTIF
Paire de meubles à hauteur d’appui d'époque Louis XVI estampillés E. LEVASSEUR, en marqueterie d'étain et cuivre à la manière d'André-Charles Boulle en première partie à fond de placage d’ébène, ouvrant par un vantail figurant un vase fleuri inscrit dans un médaillon en bronze doré formé d’une frise de feuilles de laurier, le tout entouré de rinceaux, les montants en pilastre surmontés par des chapiteaux d’inspiration corinthienne, corniche ornée d’une frise en bronze doré alternant palmettes et feuilles d’acanthe, l’ensemble reposant sur des pieds en bronze doré à cannelures hélicoïdales, plateau en marbre noir fossilisé, 98x80x47 cm et 98x79x47 cm.
Etienne Levasseur, reçu Maître en 1767.

Provenance: Collection privée suisse, hérité par le grand-père de l'actuel propriétaire dans les années 1950

Modèles similaires : 

Collection des Ducs de Buccleuch, Boughton House, Northamptonshire (voir illustration)

Pradère, Alexandre, French furniture makers : The art of the ebeniste from Louis XIV to the Revolution, Paris, 1989, p. 309, ill 349

Vente Boniface de Castellane & Anna Gould: "A way of life" Christie's, Paris, 7 mars 2017, lot 132 

Vente Collection Champalimaud, Christie's, Londres, 6 juillet 2005, lot 125

RAPPORT DE CONDITIONS

Marbres restaurés et présentant plusieurs rayures et ébréchures.
Plusieurs manques à la marqueterie d'ébène.
Légers décollement sur la marqueterie d'étain, notamment sur les filets.
Panneaux latéraux fendus.
Encadrement d'un des vantaux légèrement voilé
Présence de fentes à l'intérieur
Fente sur un des panneaux centraux
Pas de clés

Extra information
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Etienne Levasseur

Etienne Levasseur, actif durant la 2ème moitié du XVIIIe siècle, fut un ébéniste notable installé rue Faubourg Saint Antoine comme ouvrier privilégié et réalisa de nombreux meubles de haut standing, en fournissant notamment la famille royale : certaines commandes furent destinées aux châteaux de Versailles, St Cloud ou encore Fontainebleau.

Il travailla également beaucoup pour des marchands merciers, plus particulièrement pour le célèbre Claude-François Julliot, pour lequel il produisit des meubles luxueux en acajou, laque du Japon ou marqueterie Boulle. Cette dernière technique de marqueterie était à la mode à la fin du XVIIIème siècle et Etienne Levasseur excellait dans ce domaine grâce à la formation qu’il avait suivie avec le fils du maître et inventeur, quelques années auparavant.

Cette maîtrise technique incontestable dirigea une partie de son activité à restaurer des meubles d’époque Louis XIV sur lequel il pouvait apposer son estampille. Mais la demande était si importante que la production de « copies » s’imposa comme une suite logique. Levasseur s’inspira de créations d’André Charles Boulles tout en apportant un souffle nouveau. Il reprit les caractéristiques essentielles du travail du maître, comme l’utilisation de la marqueterie de cuivre ou d’étain, mais avec plus de légèreté. Quant aux ornementations de bronze, il aimait souvent surmouler les originaux pour les intégrer aux meubles nouveaux. La forme du meuble se modifia peu à peu pour gagner en légèreté tout en en renforçant la puissance architecturale, notamment à l’aide de pilastres rehaussés de chapiteaux en bronze ou de frises soulignant la corniche.

La paire de meubles que nous avons le plaisir de mettre à l’encan est un parfait exemple des réalisations d’Etienne Levasseur. Nous en avons trouvé des exemplaires similaires reconnus dans l’ouvrage d’Alexandre Pradère, French furniture makers : The art of the ebeniste from Louis XIV to the Revolution, Paris, 1989, p. 309, ill 349, ou encore dans la Collection des Ducs de Buccleuch, au musée de Boughton House, dans le Northamptonshire.

La similitude de notre lot 1114 avec la paire de meubles situés à Boughton House est frappante : ils sont en tous points identiques, en dehors du fait que la marqueterie soit le négatif de notre paire de meubles. Nous en avons conclu que notre paire de meubles faisait à l’origine partie de la même commande que celle de Boughton House, ou du moins qu’elles avaient été produites en même temps, puisque le processus de fabrication de ce type de marqueterie consistait à découper des motifs sur deux plaques d’étain et de laiton superposées, formant ainsi un décor en positif et un décor en négatif. Pour l’heure, nous savons seulement que la paire se situant au musée fut achetée par le Duc de Buccleuch en 1830, ce qui nous laisse à penser que cette suite de quatre meubles avait été dispersée de manière assez précoce.

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