Tableaux

Collection Richard H. Berger (1947-2025)

Richard Berger avait une personnalité surprenante et attachante. Il avait toute la rigueur des chiffres qui faisait de lui un comptable parfait et d’un autre côté, l’âme d’un véritable artiste.

Visiteur des premières heures d’Art Basel, il parcourait les salons d’art contemporain, les happenings zurichois, se liait d’amitié avec Andy Warhol ou Keith Haring aimait se faire dédicacer des œuvres (lots 2242 à 2244). Collectionneur compulsif, il avait accumulé des centaines d’œuvres dans sa maison. Passionné de bandes dessinées, il aimait rencontrer leur auteur (lots 1870 à1875). Artiste lui-même, il avait le besoin de créer ses propres tableaux à travers de multiples performances et expérimentations…

Ses capacités professionnelles exceptionnelle et la confiance totale que l’on pouvait mettre en Richard Berger l’ont conduit à être chef comptable chez Sotheby’s Suisse où il y travaillé pendant près de 40 ans et à collaborer auprès de la maison Piguet pendant près de 10 ans.

Tous les lots marqués en vert dans le catalogue imprimé proviennent de la collection Richard H. Berger.

Miquel Barcelo (1957) - "Natura morta col spina da pesce", 1983

Réalisée lors d'un séjour prolongé à Naples en 1983, cette nature morte incarne l’intérêt précoce de Miquel Barceló pour la complexité texturale et brute, qui fait de lui l'un des artistes les plus influents de sa génération. L’arête de poisson, motif central, renvoie à des thèmes récurrents chez l'artiste : la décomposition, la transformation et le cycle de la vie. La densité de la pâte picturale et la richesse de sa surface font de cette peinture un terrain d'expérimentation où s'expriment les forces élémentaires de la nature.

Artiste de renommée mondiale, Barceló a conçu le spectaculaire plafond de la salle des droits de l'homme et de l'Alliance des civilisations à l’ONU à Genève en 2008, et son travail est en ce moment mis en lumière dans la rétrospective « Autofictions » à la Fondation Jan Michalski (Mars–Septembre 2025).

« Natura morta col spina da pesce » illustre avec justesse cette démarche dans laquelle la matière picturale, à la fois expérimentale et maîtrisée, devient vecteur de sens et de mémoire.