Simon-Albert Bussy (1870-1954), Deux grandes aigrettes, huile sur toile, monogrammée, 41x33 cm
Provenance: André Gide, puis collection Catherine Gide
Exposition: "Collection Catherine Gide", Villa Théo - Le Lavandou, 09.06.2020-26.09.2020
Note: Cette oeuvre est visible dans l'appartement d'André Gide rue Vaneau à Paris dans le film de Marc Allégret "Avec André Gide", 1952
Proche du groupe des Nabis conduits par Maurice Denis, Simon-Albert
Bussy entre en 1895 à l’atelier de Gustave Moreau, à l’École des
Beaux-Arts de Paris, où il se lie d’amitié avec Henri Matisse, Charles Guérin,
et aussi avec Auguste Bréal, ancien condisciple d’André Gide à l’Ecole
alsacienne. Bréal va alors servir par deux fois d’intermédiaire : d’abord, ami
de la famille anglaise des Strachey, il permet à Bussy, venu à Londres en 1901
pour une exposition, de rencontrer Dorothy Strachey qu’il épouse en 1903, le
couple s’installant peu après à Roquebrune. Ensuite, lorsqu’en juillet 1918 le
couple Bussy séjourne en Angleterre et que Gide est à Cambridge en compagnie de
Marc Allégret, Bréal va présenter Dorothy à Gide qui est à la recherche d’un
professeur d’anglais. Elle va devenir la traductrice attitrée des œuvres de
Gide en anglais. Gide va ainsi devenir un ami du couple Bussy, et faire, à
partir de 1920, de fréquents séjours à Roquebrune. Gide, qui avait une âme de
naturaliste, fut particulièrement sensible aux pastels d’animaux réalisés par
Simon Bussy ; en 1948, il écrit ainsi en préface au catalogue de son exposition
: « Il semble, devant chaque forme vivante, se demander : “Et toi ! Qu’est-ce
que tu as à me dire ?” Et la mygale, le crabe, le scorpion s’immobilise et
livre son secret. » C’est en février 1941 que Gide, réfugié à Cabris, va
demander à Bussy de faire le portrait de sa fille Catherine.
C’est aux Bussy queGide dut de connaître le peintre belge Jean Vanden Eeckhoudt ; par ailleurs amide Théo Van Rysselberghe, celui-ci s’installa à Roquebrune en 1915 avec safemme et ses deux enfants, Jean-Pierre et Zoum qui devait devenir peintre à sontour.
Bon état général
La toile possède une bonne tension sur son châssis
Nous n'avons pas décelé de trace de restauration
Léger enfoncement avec très petite perte de matière dans l'angle supérieur gauche (accident)
Réseau de craquelures d'age, fin peu marqué
Présence d'une couche de vernis jaunie (oxyation normale liée au temps)
Salissures avec tâches probablement réversibles par un nettoyage