Eduardo Chillida (1924-2002), "Lurra G-39", 1984, sculpture en terre cuite à patine grise, monogrammée, 38x30x28 cm
Le Musée Chillida Leku nous a confirmé que l'oeuvre est répertoriée dans leurs archives sous le numéro de référence 1984.056Provenance: Acquis à la Galerie Erker à Saint-Gall le 18 février 1988 par l'actuel propriétaire
Note: La sculpture a été achetée à la galerie en présence de l'artiste et de son épouse par l'actuel propriétaire
Cette sculpture est une oeuvre de maturité. Le titre Lurra (qui signifie terre en basque) incarne le lien indissociable entre l'art et la nature sur lequel Chillida a travaillé toute sa vie. Une forme intemporelle, modelée par un geste instinctif dans une matière naturelle. Sa construction est exigeante et technique. Le résultat est une forme qui dialogue avec l'espace.
«Le dialogue avec les formes est plus important que les formes elles-mêmes»
« La terre cuite l'a intriguée à plusieurs reprises. Il l'a utilisée pour la première fois dans sa jeunesse et y est retourné au début des années soixante-dix, alors qu'il fréquentait avec une assiduité croissante le village de Saint-Paul-de-Vence. [...] Il y a appris la technique de la cuisson et l'utilisation de la terre chamotte, qui a une forte teneur en oxyde de fer. Cette substance poudreuse hostile, si difficile à travailler, grossière et poreuse à la cuisson, et pourtant si compacte qu'elle ressemble à de la pierre, le fascine longuement.»*
"Les sculptures d'Eduardo Chillida reflètent les relations intenses de l'artiste avec l'habitat humain."
Les sculptures fermées, de base cubique sont empruntes de la formation d'architecte que l'artiste a reçu dans sa jeunesse: «Construire, c’est créer dans l’espace. C’est en cela que consiste la sculpture et, en règle générale, la sculpture est à la fois sculpture et architecture».
Mais ces blocs ont aussi une dimension spirituelle. Ils représentent également son moi intérieur. La guerre d'Espagne qui marquera beaucoup l'artiste, le fera évoluer dans ses créations. A mesure que ses démons intérieurs se tempèrent, les sculptures bloc s’ouvrent dans l’espace.
*Simonetta Rasponi, Omaggio a Eduardo Chillida, exhib.cat XLIV Esposizione Internazionale d'Arte la Biennale di Venezia, Milano 1990, p.25
Très bon état général
La sculpture présente plusieurs fissures qui semble résulter du processus de production de l'œuvre
Les plus marqués étant trois fissures latérales chacune sur une face et se prolongeant sous la base de la sculpture sur environ 3 cm (voir photo)
Fissures sur le sommet de trois des éléments entrecroisés en haut de la sculpture, ces fissures sont accompagnées de manques de matières qui pourraient aussi être d'origine.
Nous n'avons pas mis en évidence de traces de restauration. La sculpture a été acheté dans la galerie en présence de l'artiste par l'actuel propriétaire qui confirme que l'œuvre est dans son état d'origine
Présence de salissures et oxydation normale liées au temps (voir photo)