Eugène Boudin (1824-1898), "Anvers, Le Port", 1871, huile sur panneau, signée et datée, 24x41 cm
Provenance: Hôtel Drouot, Paris, 20-21 mai 1901, lot 5; Collection Arthur Fouques-Duparc (1842-1915); Hôtel Drouot, Paris, 8 mai 1919, Ventes de la collection Fouques-Duparc, lot 3, (sous le titre Anvers; un coin de port); Galerie Georges Petit, Paris; Hôtel Drouot, Paris, 7 juillet 1933, sans cat., (sous le titre Le Port d'Anvers); Devilder, Roubaix; A. Tooth & Sons, Londres; Ferdinand Buisson, Paris; The Lefevre Gallery, Londres; Karl und Faber, Munich, 23.11.1973, lot 228 (sous le titre Le Port d'Anvers); Knoedler & Co., New York; Collection d'un amateur d'art proche des héritiers Picasso
Exposition: Exposition rétrospective de Boudin, Jongkind, Pissarro, Maison d'Art alsacienne, Mulhouse, 1931, no. 2197; La Flèche d'Or, Arthur Tooth & Sons, Londres, 1938; Exhibition of Masterpiece of Painting and of Craftmanship, The Burlington Magazine, Sotheby's Galleries, Londres 1940; Exposition de Peinture Française XIXe-XXe siècle, E. J. Van Wissenlingh & Co., Amsterdam, 1949
Bibliographie: Robert Schmit, Catalogue raisonné des peintures d’Eugène Boudin, Paris, 1973, vol. I, p. 245, no. 674, ill., n/b.
Etiquettes au verso: E. J. Van Wisse[lingh & Co], Amsterdam. 6983, E. Boudin, Le Port d'Anvers (partiellement lacunaire); The Burlington Magazine Exhibition at Sotheby's, January 1940. No. 59; Monsieur Fernand Buisson. Exposition Rétrospective Boudin, Salon d'automne, "18" et "143", (partiellement lacunaire); Anvers. M. Le P[?] (étiquette manuscrite et partiellement lacunaire); étiquette avec inscription manuscrite "65/48"
Très bon état général
Bonne planéité du panneau
Bonne adhésion de la couche picturale
Présence de rides légères liées à la mise en œuvre (séchage)
La lumière UV ne révèle pas de retouches
La périphérie est légèrement usée à cause de l'encadrement
Couche de vernis de restauration transparente et homogène
Légères usures mineures
Collection d’un amateur proche des héritiers Picasso
La Maison Piguet est honorée de pouvoir vous offrir des œuvres remarquables bénéficiant d'une provenance exceptionnelle.
Les lots 37 à 51 et 2932 à 2934 marqués en bleu dans le catalogue imprimé proviennent de la collection d'un amateur d'art ayant eu des contacts privilégiés avec certains des héritiers de Pablo Picasso. En gage d'amitié et de reconnaissance, ceux-ci lui ont offert les deux dessins et les 7 céramiques de leur père qui sont présents dans ce catalogue. Ces œuvres uniques et inédites sont restées dans la famille par descendance jusqu'à ce jour.
Tous ces lots peuvent être retrouvés sur notre site Piguet.com et dans le e-catalogue dédié à cette collection.
Eugène Boudin (1824–1898), Anvers, Le Port, 1871
Peintre fondamental dans l’émergence de la modernité en paysage, Eugène Boudin s’impose comme l’un des premiers artistes à affirmer l’autonomie du motif atmosphérique. Par son travail sur la lumière et la fugacité des impressions, il ouvre la voie à l’impressionnisme. Admiré de ses pairs, Monet le considérait comme son maître, tant pour la justesse de son regard que pour sa liberté d’exécution.
Cette œuvre est réalisée en 1871, durant le séjour belge de Boudin, exilé à Bruxelles pendant la guerre franco-prussienne. Il en profite pour explorer les grandes villes portuaires du Nord, dont Anvers, alors l’un des plus importants centres commerciaux maritimes d’Europe. Ce sujet revêt une importance particulière dans son œuvre : rare et historiquement chargé, le port d’Anvers offre à Boudin un terrain d’observation idéal, alliant structure urbaine, activité humaine, et vastes ciels ouverts aux effets atmosphériques.
Boudin capte l’instant avec une justesse remarquable, non par la précision des formes, mais par l’équilibre subtil entre composition, lumière et mouvement de l’air. Il ne peint pas uniquement ce qu’il voit, mais ce qu’il ressent : la moiteur du ciel, la brume salée, le frémissement de l’eau. Sa touche libre et fragmentée, ses ciels dynamiques et sa palette lumineuse font de lui un artiste profondément moderne, en rupture avec la peinture de paysage encore figée dans l’académisme. Chez lui, l’atmosphère devient le sujet principal, un espace de vibration et de perception.
Inédite sur le marché depuis plus de 50 ans, cette œuvre possède un excellent pédigrée en ayant été présentée dans plusieurs expositions importantes, dont la rétrospective consacrée à Boudin, Jongkind et Pissarro à Mulhouse en 1931, ainsi qu’à Londres, dans les galeries de renom Arthur Tooth & Sons (1938) et Sotheby’s (1940), dans une exposition de chefs-d’œuvre organisée avec The Burlington Magazine. Ces accrochages témoignent de la reconnaissance précoce de l’œuvre au sein du marché international et de sa place dans l’histoire de la réception critique de Boudin.