Edgar Degas (1834-1917), " Femme à la coiffe blanche", c. 1872, huile et encre sur toile, 54x39 cm
Nous remercions M. Michel Schulman d'avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre
Webographie: Michel Schulman, Edgar Degas 1834-1917: le premier catalogue raisonné numérique, https://www.degas-catalogue.com/fr/femme-a-la-coiffe-blanche-1945.html?direct=1, réf. MS-1945
Bibliographie: P. A. Lemoisne, P. Brame, C. M. de Hauke, Degas et son œuvre, 1946-1949, vol. II, p. 156, Arts et métiers graphiques, Paris, 1984, no. 311, ill.; Gail Feigenbaum, Degas and New Orleans, A french Impressionnist in America, New Orleans Museum of Art, New Orleans, 1999, p. 216, fig. 97
Provenance: René de Gas, Paris; Vente de Gas, Drouot, Paris, 10 novembre 1927, no. 93, ill.; Charles Vignier, Paris; Vente Vignier, Drouot, Paris, 21 mai 1931, no. 15; Collection privée; Collection Bemberg, Suisse
Edgar Degas (1834-1917), " Femme à la coiffe blanche", c. 1872, huile et encre sur toile, 54x39 cm
Nous remercions M. Michel Schulman d'avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre
Webographie: Michel Schulman, Edgar Degas 1834-1917: le premier catalogue raisonné numérique, https://www.degas-catalogue.com/fr/femme-a-la-coiffe-blanche-1945.html?direct=1, réf. MS-1945
Bibliographie: P. A. Lemoisne, P. Brame, C. M. de Hauke, Degas et son œuvre, 1946-1949, vol. II, p. 156, Arts et métiers graphiques, Paris, 1984, no. 311, ill.; Gail Feigenbaum, Degas and New Orleans, A french Impressionnist in America, New Orleans Museum of Art, New Orleans, 1999, p. 216, fig. 97
Provenance: René de Gas, Paris; Vente de Gas, Drouot, Paris, 10 novembre 1927, no. 93, ill.; Charles Vignier, Paris; Vente Vignier, Drouot, Paris, 21 mai 1931, no. 15; Collection privée; Collection Bemberg, Suisse
Bon état général de conservation.
le montage semble d’origine
La toile possède un manque de tension sur son châssis avec de légère déformation.
Celles-ci sont probablement résorbables avec un réglage des clés.
Nous n’avons pas décidé de trace de restauration en lumière naturelle ou en lumière UV l’œuvre semble dans son état d’origine.
La toile présente une faiblesse au niveau du pouce de la main droite du personnage où une partie de fil est manquante (voir photographie) la couche picturale possède des épargnes et est appliquée sur une couche de préparation blanche fine.
Dans les fonds, notamment le long de la bordure droite, présence de petites taches foncées qui pourraient être des taches d’humidité.
Quelques petites usures mineures.
Présence de salissure. Présence de petits accidents mineurs le nom de la bordure inférieure à gauche, petite griffure et traces de frottement très légèrement lacunaires
Collection Bemberg
«Les Bemberg, cette famille à cheval sur deux continents dont la vision se déploie à l'échelle internationale, partagent tous les signes et tous les codes de la haute société à laquelle ils appartiennent corps et âme: l'éducation, le raffinement, la diversité des centres d'intérêt, l'importance accordée aux alliances et aux réseaux familiaux et un sens des affaires incontestable qui ne les empêche pas d'avoir un réel goût pour la culture et les belles choses. »
Tristan Gaston-Breton, "Les Bemberg de 1927 à 2013", 2014, éd. El Viso, Madrid, p.151
La famille Bemberg est une famille de grands industriels argentins d’origine allemande dont les membres se sont illustrés en tant que créateurs d’entreprises, politiciens, diplomates, artistes ou collectionneurs.
Elle s’implante en Argentine en 1852 sous l’impulsion d’Otto Bemberg (1827-1895) qui partage son temps entre l’Argentine et Paris où il est nommé consul en 1862.
Sous sa direction, la famille crée la brasserie Quilmes en 1890 qui produira la bière la plus populaire du pays. D’autres membres se sont distingués dans le domaine des arts ou de la musique, à l’instar de Maria Luisa Bemberg (1922-1995), réalisatrice et féministe engagée qui s’impose dans le monde du cinéma argentin et ouvre celui-ci au genre féminin.
Cousin germain du père des actuels propriétaires des pièces présentées dans ce catalogue, Georges Bemberg (1915-2011), est aussi un membre illustre de la famille. Diplômé de Harvard et homme de lettre, il est initié à l'art par ses oncles et acquiert dès ses vingt ans une gouache de Picasso. Par amour de l’art et par le besoin de s’entourer de belles choses, il devient au fil du temps, l’un des grands collectionneurs du XXe siècle. Il accumule des oeuvres du XVe au XXe siècle, telles que Cranach, Véronèse, Tiepolo, Vigée Le Brun, Bonnard, Degas, Matisse, Modigliani, Monet,… regroupées au sein de sa fondation aujourd’hui à Toulouse dans l’Hôtel d’Assézat,
l'un des plus célèbre monuments de la ville. Ses chefs-d’oeuvres ont été également présentés à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne en 2021.
Edgar Degas (1834- 1917), «Femme à la coiffe blanche»
Cette oeuvre est une étude préparatoire de la célèbre huile « Children on a doorstep» (1873) conservée à l'Ordrupgaard museum de Copenhague, qui met en scène des enfants et leur nourrice assis devant le pas de la porte, tandis qu’une fillette debout les observe.
Elle a été réalisée lors d'un voyage de Degas à la Nouvelle Orléans où il séjourne 5 mois en 1872 avec sa famille. En effet, son grand-père maternel, haïtien, y habite avec ses enfants et cette vie de famille épanouie et joyeuse inspire énormément l'artiste. Sans que le modèle ne soit précisément connu, il s’agit probablement d'une de ses petites cousines (Joe Balfour ou Carrie Belle, toutes deux de la famille Musson), comme il a souvent l’habitude de les peindre.
Bien que le personnage représenté soit une fillette, sa tenue rappelle celle d'une nonne, de même que sa posture sobre et docile; ces éléments évoquent le sens de responsabilité de l'enfant envers ses cadets, contrastant avec le cerceau, élément de jeux, qu’elle tient dans ses mains.
« Children on a doorstep», est présentée sous le titre "esquisse" lors de la deuxième exposition impressionniste organisée par Paul Durand-Ruel à Paris en 1876.
C'est précisément l'impression d'esquisse et d'inachevé qui caractérise le travail de cette période et donne un intérêt incontestable à
ses travaux. Tout comme l'oeuvre finale, notre tableau préparatoire possède cette ambiance floutée, mettant en avant l'atmosphère au détriment des détails. La figure est diffuse dans un halo de lumière et contraste avec l’arrière-plan sombre qui dirige l’attention du spectateur vers la posture du modèle.
Souffrant d’une cécité partielle, Degas fait de ce handicap l'atout d'un mode de représentation inédit par lequel il privilégie la représentation émotionnelle de ses sujets sans se soucier des règles académiques : «C'est très bien de copier ce que l'on voit; c'est beaucoup mieux de dessiner ce que l'on ne voit plus que dans sa mémoire»