Mercredi 15 Mars, 19h

Louis-Léopold Boilly (1761-1845), La tendresse conjugale, huile sur panneau, signée, 52,5x43,5 cm  Provenance: - Vente [Jean-François] Pillot, ancien agent de change, Paris, 10-12 février 1818, n° 4 (190 francs, acquis par Laneuville) - Collection Boilly, mentionné le 11 février 1819 dans l’inventaire après décès de sa seconde épouse, Adélaïde-Françoise-Julie Leduc ; vente Boilly, Paris, 13-14 avril 1829, n° 27 - Collection Paul Barroilhet, 1852 - Collection Charvet, 1898 (selon Harisse) - Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 31 mai 1929, n° 2, ill, acquis par Léon Givaudan pour la somme de 152'960 francs - Légué à son frère Xavier, puis par héritage jusqu'à ce jour Expositions: - Paris, Association des artistes. Explication des ouvrages de peinture, de la collection P. Barroilhet, exposés aux Galeries Bonne-Nouvelle au profit de la Caisse de secours et pensions de l’association, Cinquième exposition annuelle, 1852, n° 189 - Paris, ancien Hôtel de Sagan, Louis-Léopold Boilly, 1930, n° 30 - Genève, Musée Rath, Trésors des collections romandes (Ecoles étrangères), 1954, n°32 Bibliographie: - peut-être H. Harrisse, L. L. Boilly, peintre, dessinateur et lithographe. Sa vie et son œuvre (1761-1845), Paris, 1898, p. 132, n° 531 - A. Mabille de Poncheville, Boilly, Paris, 1931, pp. 95-96, 144 - L. Hautecoeur, Les peintres de la vie familiale. Evolution d’un thème, Paris, 1945, p. 107 - J. S. Hallam, The genre Works of Louis-Léopold Boilly, University of Washington, 1979, p. 302 Parfois appelé Les heureux époux, Le bonheur du ménage et Neuvième mois, ce tableau est titré La tendresse conjugale dans le premier catalogue qui le mentionne, celui de la vente Pillot de 1819. La notice de ce catalogue le décrit ainsi : « Intérieur d’un appartement. On y voit une femme enceinte assise auprès de son mari qui a un bras passé sur son épaule ; ils semblent l’un et l’autre jouir des premiers signes de l’existence de leur enfant. Un chien, une table couverte de différens (sic) accessoires ajoutent à l’intérêt de cette composition qui est du meilleur temps du maître ». Il semble que ce soit Boilly lui-même qui l’ait acquis (par l’intermédiaire de l’expert Laneuville) à la vente Pillot, car le tableau est décrit, un an plus tard, dans l’inventaire après décès de la seconde épouse de l’artiste, comme « Une jeune femme assise à côté de son époux et lui faisant sentir l’enfant qu’elle porte dans son sein, tableau sur bois. » Un dessin préparatoire au présent tableau, signé et daté 1807, est passé en vente chez Christie’s, Paris, 17 mars 2005, no. 437,(aujourd’hui dans la collection Joan Taub Ades à New York; cat. exp. The Age of Elegance. The Joan Taub Ades Collection, New York, The Morgan Library, 2011, no. 23), tandis que la composition a été gravée par François Le Villain en 1826.

Expertise: nous remercions Etienne Bréton et Pascal Zuber de leur aide apportée à la rédaction de cette notice. Le présent tableau, qu’ils datent de vers 1807-1810, sera inclus à leur catalogue raisonné de l’œuvre de Boilly

Lot 793
Estimation
CHF 60 000 - 80,000
ADJUGÉ(HORS FRAIS)
CHF 100 000
DESCRIPTIF

Louis-Léopold Boilly (1761-1845), La tendresse conjugale, huile sur panneau, signée, 52,5x43,5 cm 

Provenance:
- Vente [Jean-François] Pillot, ancien
agent de change, Paris, 10-12 février 1818, n° 4 (190 francs,
acquis par Laneuville)
- Collection Boilly,
mentionné le 11 février 1819 dans l’inventaire après
décès de sa seconde épouse, Adélaïde-Françoise-Julie Leduc ;
vente Boilly, Paris, 13-14 avril 1829, n° 27
- Collection Paul Barroilhet, 1852
- Collection Charvet, 1898 (selon
Harisse)
- Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 31
mai 1929, n° 2, ill, acquis par Léon Givaudan pour la somme de 152'960 francs
- Légué à son frère Xavier, puis par héritage jusqu'à ce jour

Expositions:
- Paris, Association des artistes.
Explication des ouvrages de peinture, de la collection P. Barroilhet,
exposés aux Galeries Bonne-Nouvelle au profit de la Caisse de
secours et pensions de l’association
, Cinquième exposition
annuelle, 1852, n° 189
- Paris, ancien Hôtel de Sagan,
Louis-Léopold Boilly, 1930, n° 30
- Genève, Musée Rath, Trésors des collections romandes (Ecoles étrangères), 1954, n°32

Bibliographie:
- peut-être H. Harrisse, L. L.
Boilly,
peintre, dessinateur et lithographe. Sa vie et son
œuvre (1761-1845)
, Paris, 1898, p. 132, n° 531
- A. Mabille de Poncheville, Boilly,
Paris, 1931, pp. 95-96, 144
- L. Hautecoeur, Les peintres de la
vie familiale. Evolution d’un thème
, Paris, 1945, p. 107
- J. S. Hallam,
The genre Works of Louis-Léopold
Boilly
, University of Washington, 1979,
p. 302

Parfois appelé Les heureux époux,
Le bonheur du ménage
et Neuvième mois, ce tableau est
titré La tendresse conjugale dans le premier catalogue qui le
mentionne, celui de la vente Pillot de 1819. La notice de ce
catalogue le décrit ainsi : « Intérieur d’un
appartement. On y voit une femme enceinte assise auprès de son mari
qui a un bras passé sur son épaule ; ils semblent l’un et
l’autre jouir des premiers signes de l’existence de leur enfant.
Un chien, une table couverte de différens (sic) accessoires ajoutent
à l’intérêt de cette composition qui est du meilleur temps du
maître ». Il semble que ce soit Boilly lui-même qui l’ait
acquis (par l’intermédiaire de l’expert Laneuville) à la vente
Pillot, car le tableau est décrit, un an plus tard, dans
l’inventaire après décès de la seconde épouse de l’artiste,
comme « Une jeune femme assise à côté de son époux et lui
faisant sentir l’enfant qu’elle porte dans son sein, tableau sur
bois. »
Un dessin préparatoire au présent
tableau, signé et daté 1807, est passé en vente chez Christie’s,
Paris, 17 mars 2005, no. 437,(aujourd’hui dans la collection Joan Taub Ades à New York; cat. exp. The Age of Elegance. The Joan Taub Ades Collection, New York, The Morgan Library, 2011, no. 23), tandis que la composition a été gravée par François Le Villain en 1826.

Expertise: nous remercions Etienne Bréton et
Pascal Zuber de leur aide apportée à la rédaction de cette notice.
Le présent tableau, qu’ils datent de vers 1807-1810, sera inclus à
leur catalogue raisonné de l’œuvre de Boilly


RAPPORT DE CONDITIONS

Très bon état général 


Le support

Panneau bois renforcé par des fibres de toiles collés au verso

Bonne planéité mais légèrement convexe


La couche picturale:


Bon état général

Couche de préparation blanche

L’œuvre présente de longues craquelures assez discrètes surl’ensemble hormis un réseau de craquelures horizontales traversant de part enpart le centre de l’œuvre et les figures (voir photos)

Bonne adhésion de la stratigraphie

La couche picturale est dans un bon état général, on peutnoter quelques usures sur le dossier du siège, la manche à droite de l’homme etau niveau de la robe

Présence de retouches ponctuelles visibles au niveau du hautdu pied de la table de l’angle inférieur gauche et de bordures latérales etsupérieures qui ne représentent pas plus que 1% du tableau

La couche de vernis étant très irrégulière et opaque, il yété difficile de déterminer si des retouches plus anciennes existent. Toutefoisl’ensemble de la composition est bien préservé

Quelques lacunes et usures liées à l’encadrement.


La couche superficielle :

Présence de plusieurs couches de vernis successives dont unecouche sous-jacente irrégulière oxydée visible sous forme de tâches jaunâtresprincipalement sur la robe

La couche de vernis superficielle est satinée et légèrement jaunie

Présence de couches d’encrassement atmosphérique avec despetites tâches et laissés de mouches sur l'ensemble
Complément d’informations
icone

Collection Givaudan

Originaire de Lyon, Xavier (1867-

  1. et Léon (1875-1936) Givaudan sont des exemples de la réussite industrielle d’avantguerre.

Très vite, ils excellent dans la production de parfums de synthèse, de produits chimiques et de savon et font fortune à l'aube du XXe siècle.

Xavier Givaudan commence ses études à la célèbre école de la Martinière à Lyon qu’il fréquente avec les frères Lumière puis obtient son diplôme de pharmacien. Dès 1891, il crée une société à Lyon, qui prendra plus tard le nom de Givaudan-Lavirotte & Cie, consacrée à la fabrication de produits chimiques et pharmaceutiques. Son frère Léon, étudiant à l’Ecole Polytechnique de Zurich, effectue des recherches sur les huiles essentielles et les parfums synthétiques.

Très unis, les deux frères louent un grand terrain à la ville de Genève au bord du Rhône, à Vernier, à la fin du XIXe siècle. Ils y montent une usine de production et fondent la Société Léon Givaudan et Compagnie qui se fait rapidement connaître des parfumeurs. Appelé sous les drapeaux en 1914, Léon fait venir son frère Xavier de Lyon pour prendre la direction de l'entreprise de Vernier et y développer les affaires familiales. Ce dernier se fixe définitivement à Genève en 1917 où il achète un hôtel particulier à l'angle de la rue de la Cloche et du quai du Mont-Blanc. En 1938, il acquiert à la famille Tronchin, le domaine de Bessinge avec son contenu, propriété de 50 hectares situé à l'emplacement de l'actuel golf de Cologny.

Après la guerre, Léon s’installe à Paris et le succès de la maison Givaudan va s’étendre largement au-delà des frontières francosuisses: les succursales fleurissent en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Etats-Unis, au Brésil...

Entrepreneurs érudits, les deux frères sont de fins connaisseurs de l’art du XVIIIe siècle français. Leur fortune leur permet de rassembler des pièces d’exception, souvent par l’intermédiaire de grands marchands qui les conseillent et les aiguillent dans leurs choix. Ainsi, par exemple, Jacques Seligmann & Fils à Paris, qui comptait parmi Camondo, le baron Edmond de Rothschild, ou encore Henry Frick, fait acquérir à Xavier une magnifique paire de candélabres attribuée à Rémond (lot 591) et conseille les deux frères pour des achats de tableaux, notamment ceux de Hubert Robert (lots 803 et 804) à la galerie Charpentier... En témoignent les factures de Seligmann et les notes conservées dans les archives familiales.

Xavier décède en 1966, il lègue alors sa fabuleuse collection de tabatières en or serties d’émaux et de pierres précieuses du XVIIIe siècle au musée d’Art et d’Histoire de Genève et reçoit la même année, la médaille Genève reconnaissante en remerciement de toutes ses actions philanthropiques effectuées dans le canton.

Tous les lots marqués en bleu dans ce catalogue proviennent des collections de Xavier et Léon Givaudan, (le premier ayant hérité d'une partie des biens de son jeune frère mort en 1936), puis par héritage jusqu'aux propriétaires actuels.

Une sélection de sa bibliothèque du XVIIIe siècle sera mise en vente lors de notre prochaine vacation de livres anciens en juin 2017.

Les archives de la famille fournissent de nombreuses notes et factures offrant une traçabilité des objets s’étendant parfois sur près de deux siècles et établissent la provenance tout à fait exceptionnelle de la plupart des biens de cette collection. Ainsi, l'historique des sanguines de Hubert Robert (lots 803 et 804) se lit sans discontinuer depuis leur héritage par la veuve de l'artiste jusqu'à nos jours. De même, nous avons pu retracer toute l’histoire du tableau de Boilly (lot 793) depuis 1818 - soit moins de 12 ans après sa création vers 1807 - jusqu’à aujourd’hui.

Tous les lots marqués en bleu dans le catalogue (et sa version pdf) proviennent des collections de Xavier et Léon Givaudan.

Cette notice historique accompagnée de photos se retrouve aux pages 104-105, 156 et 158 du catalogue papier (ansi que sur le e-catalogue ou PDF).

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