Mercredi 15 Mars, 14h

Exceptionnelle et spectaculaire paire de candélabres d'époque Louis XV en porcelaine de Meissen d'après un modèle de J.J. Kändler, circa 1740, montée en bronze ciselé et doré, chacune marquée au "C couronné" (1745-1749), à décor Rocaille mouvementé figurant des feuilles de chêne et glands déposés sur une base à claire voie en forme de coquilles brisées et supportant un branchage fleuri en tôle émaillée formant trois bras de lumière et agrémenté de petits insectes, les fleurs en pâte tendre de Vincennes. Chaque groupe en porcelaine polychrome à décor naturaliste représente un geai perché sur un chêne, entouré de glands et feuilles, l'un est accompagné d'un écureuil près à bondir et l'autre abrite un nid protégeant un oisillon, marque sur l'une des bases n°45, modèle original crée en 1735 pour le palais Japonais à Dresde, h. 60 cm (restaurations anciennes et manques, certaines fleurs sur les branchages postérieures, binets et bobèches possiblement associés) Provenance : Collection Xavier et Léon Givaudan, puis par héritage jusqu'à ce jour Objets similaires :  - Christie's New York, Rockefeller Center, The Collection of Carroll Petrie and European Decorative Art From the Birmingham Museum of Art, Alaba, including the Eugenia Woodward Hitt collection, 31 mars 2016, lot 1290 -  Sotheby's London, Property from the Collection of Sir Gawaine and Lady Baillie, previous provenance from Willam Redford, 01 mai 2013, lot 21 - Christie's New York, Rockefeller Center, Property from the Estate of Mrs. Charles W. Engelhard, 18 mars 2005, lot 38 - Christie's Londres, Magnificent French Furniture and Works of Art, 12 décembre 2002, lot 80 Notes: 

Le XVIIIe siècle est connu pour son foisonnement artistique, cette période fastueuse est témoin des créations les plus exceptionnelles. Artistes, artisans, mécènes et monarques, tendaient tous vers un idéal de raffinement et de perfection dans l’exécution de pièces rares et uniques.  Dans le domaine particulier des porcelaines, la manufacture de Meissen se démarque indéniablement en réalisant des porcelaines de la plus haute qualité. Les pièces de grands formats comme celles que nous présentons à la vente sont rares et prestigieuses. En 1731,  le sculpteur Johann Joachim Kändler (1706-1775) rejoint cette fabrique et fut nommé ‘’sculpteur de la Cour’’ d’Auguste le Fort. Il créa avec brio un bestiaire d’œuvres destiné au Palais Japonais à Dresde. Les figures d’oiseaux étaient l’une des spécialités de la manufacture de Meissen, encore sublimé par le talent de Kändler, dès les années 1734-1735. Ses réalisations lui valurent une immense notoriété. Ses oeuvres sont aujourd’hui exposées au Victoria & Albert Museum à Londres, à la National Gallery of Art de Washington, au J.Paul Getty Museum de Los Angeles, ainsi qu’au Rijksmuseum d’Amsterdam…

Pour la fabrication des meilleurs bronzes, c’est en Francequ’il faut se tourner. Notre paire de candélabres est même marquée d’un Ccouronné, poinçon rendu obligatoire par un édit de Louis XV de février 1745destiné à prélever une taxe « sur tous les ouvrages vieux et neufs decuivre pur, de fonte, de bronze et autres, de cuivre mélangé, moulu, battu,forgé, plané, gravé, doré, argenté et mis en couleurs sans aucune exception ».Le 4 février 1749, un arrêt du Conseil abolira cette marque, ce qui permetde dater précisément les montures en bronze de nos candélabres.

Une porcelaine de très grande qualité montée sur un bronzede la meilleure fabrication façonne un objet d’exception, d’autant quel’assemblage de ces deux matières était contrôlé par les marchands merciers quidétenaient le monopole de ces réalisations délicates, comme par exemple lecélèbre Lazare Duvaux. Il est évident qu’une pièce montée de cette finessed’exécution et de cette taille était un objet de très grand luxe à l’époque, répondanttrès certainement à une commande princière ou de la haute aristocratie.

Lot 586
Estimation
CHF 30 000 - 50,000
ADJUGÉ(HORS FRAIS)
CHF 130 000
DESCRIPTIF

Exceptionnelle et spectaculaire paire de candélabres d'époque Louis XV en porcelaine de Meissen d'après un modèle de J.J. Kändler, circa 1740, montée en bronze ciselé et doré, chacune marquée au "C couronné" (1745-1749), à décor Rocaille mouvementé figurant des feuilles de chêne et glands déposés sur une base à claire voie en forme de coquilles brisées et supportant un branchage fleuri en tôle émaillée formant trois bras de lumière et agrémenté de petits insectes, les fleurs en pâte tendre de Vincennes.

Chaque groupe en porcelaine polychrome à décor naturaliste représente un geai perché sur un chêne, entouré de glands et feuilles, l'un est accompagné d'un écureuil près à bondir et l'autre abrite un nid protégeant un oisillon, marque sur l'une des bases n°45, modèle original crée en 1735 pour le palais Japonais à Dresde, h. 60 cm (restaurations anciennes et manques, certaines fleurs sur les branchages postérieures, binets et bobèches possiblement associés)

Provenance : Collection Xavier et Léon Givaudan, puis par héritage jusqu'à ce jour

Objets similaires : 
- Christie's New York, Rockefeller Center, The Collection of Carroll Petrie and European Decorative Art From the Birmingham Museum of Art, Alaba, including the Eugenia Woodward Hitt collection, 31 mars 2016, lot 1290
-  Sotheby's London, Property from the Collection of Sir Gawaine and Lady Baillie, previous provenance from Willam Redford, 01 mai 2013, lot 21
- Christie's New York, Rockefeller Center, Property from the Estate of Mrs. Charles W. Engelhard, 18 mars 2005, lot 38
- Christie's Londres, Magnificent French Furniture and Works of Art, 12 décembre 2002, lot 80

Notes: 

Le XVIIIe siècle est connu pour son foisonnement
artistique, cette période fastueuse est témoin des créations les plus
exceptionnelles. Artistes, artisans, mécènes et monarques, tendaient tous vers
un idéal de raffinement et de perfection dans l’exécution de pièces rares et
uniques. 



Dans le domaine particulier des porcelaines, la
manufacture de Meissen se démarque indéniablement en réalisant des
porcelaines de la plus haute qualité. Les pièces de grands formats comme celles
que nous présentons à la vente sont rares et prestigieuses. En 1731,  le
sculpteur Johann Joachim Kändler (1706-1775) rejoint cette fabrique et fut
nommé ‘’sculpteur de la Cour’’ d’Auguste le Fort. Il créa avec brio un
bestiaire d’œuvres destiné au Palais Japonais à Dresde. Les figures d’oiseaux
étaient l’une des spécialités de la manufacture de Meissen, encore sublimé par
le talent de Kändler, dès les années 1734-1735. Ses réalisations lui valurent
une immense notoriété. Ses oeuvres sont aujourd’hui exposées au Victoria &
Albert Museum à Londres, à la National Gallery of Art de Washington, au J.Paul
Getty Museum de Los Angeles, ainsi qu’au Rijksmuseum d’Amsterdam…

Pour la fabrication des meilleurs bronzes, c’est en Francequ’il faut se tourner. Notre paire de candélabres est même marquée d’un Ccouronné, poinçon rendu obligatoire par un édit de Louis XV de février 1745destiné à prélever une taxe « sur tous les ouvrages vieux et neufs decuivre pur, de fonte, de bronze et autres, de cuivre mélangé, moulu, battu,forgé, plané, gravé, doré, argenté et mis en couleurs sans aucune exception ».Le 4 février 1749, un arrêt du Conseil abolira cette marque, ce qui permetde dater précisément les montures en bronze de nos candélabres.

Une porcelaine de très grande qualité montée sur un bronzede la meilleure fabrication façonne un objet d’exception, d’autant quel’assemblage de ces deux matières était contrôlé par les marchands merciers quidétenaient le monopole de ces réalisations délicates, comme par exemple lecélèbre Lazare Duvaux. Il est évident qu’une pièce montée de cette finessed’exécution et de cette taille était un objet de très grand luxe à l’époque, répondanttrès certainement à une commande princière ou de la haute aristocratie.

RAPPORT DE CONDITIONS

Pièce A (écureuil) : 
Porcelaine : 
Sur l'ensemble plusieurs trous d'airs
-oiseau : parfait état
-écureuil : patte avant droite cassée et repeinte pour masquer la cassure 
-verdures : 14 feuilles avec parties manquantes et 1 réparée
-tronc : présence de plusieurs marques sous glaçure s’apparentant à des chiffres 
Bronze : 
-Base : plusieurs petits manques à la dorure situé sur l'ensemble du bronze ainsi que quelques craquelures, partie arrière meulée, poinçon au C couronnée,partiellement effacé 
-Branchage et feuillages : plusieurs éclats à la peinture et restaurations ainsi que feuilles et glands manquants
-Fleurs : certaines manquantes d'autres postérieurs et plusieurs dégâts 
-Luminaires:  tiges filetées remplacées et bobèches et binets de différents modèles et probablement postérieurs 

Pièce B (nid d'oiseau) : 
Porcelaine : 
-oiseau : plusieurs importantes restaurations au niveau du cou et de la tête, bec manquant, un fêle sur son aile gauche
-verdures : 16 feuilles avec parties manquantes, 1 feuille restaurée, 3 branches cassées dont 1 avec trace de colle et 1 avec un repeint, restauration probable entre la mousse et les champignons
-tronc : 1 fêle partant de la patte gauche de l'oiseau allant quasiment jusqu'à la base, 1 autre fêle plus profond partant de la base et remontant sur le tronc sur une longueur d'environ 10 cm 
Bronze:
-Base : plusieurs petits manques à la dorure situé sur l'ensemble du bronze, marque d'un tampon à l'encre sous la base, probable re-soudure sur le pourtour de la base, partie arrière meulée 
-Branchage et feuillages : plusieurs éclats à la peinture et restaurations ainsi que feuilles et glands manquants
-Fleurs : certaines manquantes d'autres postérieurs et plusieurs dégâts 
-Luminaires:  tiges filetées remplacées et bobèches et binets de différents modèles et probablement postérieurs 

Complément d’informations
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Collection Givaudan

Originaire de Lyon, Xavier (1867-

  1. et Léon (1875-1936) Givaudan sont des exemples de la réussite industrielle d’avantguerre.

Très vite, ils excellent dans la production de parfums de synthèse, de produits chimiques et de savon et font fortune à l'aube du XXe siècle.

Xavier Givaudan commence ses études à la célèbre école de la Martinière à Lyon qu’il fréquente avec les frères Lumière puis obtient son diplôme de pharmacien. Dès 1891, il crée une société à Lyon, qui prendra plus tard le nom de Givaudan-Lavirotte & Cie, consacrée à la fabrication de produits chimiques et pharmaceutiques. Son frère Léon, étudiant à l’Ecole Polytechnique de Zurich, effectue des recherches sur les huiles essentielles et les parfums synthétiques.

Très unis, les deux frères louent un grand terrain à la ville de Genève au bord du Rhône, à Vernier, à la fin du XIXe siècle. Ils y montent une usine de production et fondent la Société Léon Givaudan et Compagnie qui se fait rapidement connaître des parfumeurs. Appelé sous les drapeaux en 1914, Léon fait venir son frère Xavier de Lyon pour prendre la direction de l'entreprise de Vernier et y développer les affaires familiales. Ce dernier se fixe définitivement à Genève en 1917 où il achète un hôtel particulier à l'angle de la rue de la Cloche et du quai du Mont-Blanc. En 1938, il acquiert à la famille Tronchin, le domaine de Bessinge avec son contenu, propriété de 50 hectares situé à l'emplacement de l'actuel golf de Cologny.

Après la guerre, Léon s’installe à Paris et le succès de la maison Givaudan va s’étendre largement au-delà des frontières francosuisses: les succursales fleurissent en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Etats-Unis, au Brésil...

Entrepreneurs érudits, les deux frères sont de fins connaisseurs de l’art du XVIIIe siècle français. Leur fortune leur permet de rassembler des pièces d’exception, souvent par l’intermédiaire de grands marchands qui les conseillent et les aiguillent dans leurs choix. Ainsi, par exemple, Jacques Seligmann & Fils à Paris, qui comptait parmi Camondo, le baron Edmond de Rothschild, ou encore Henry Frick, fait acquérir à Xavier une magnifique paire de candélabres attribuée à Rémond (lot 591) et conseille les deux frères pour des achats de tableaux, notamment ceux de Hubert Robert (lots 803 et 804) à la galerie Charpentier... En témoignent les factures de Seligmann et les notes conservées dans les archives familiales.

Xavier décède en 1966, il lègue alors sa fabuleuse collection de tabatières en or serties d’émaux et de pierres précieuses du XVIIIe siècle au musée d’Art et d’Histoire de Genève et reçoit la même année, la médaille Genève reconnaissante en remerciement de toutes ses actions philanthropiques effectuées dans le canton.

Tous les lots marqués en bleu dans ce catalogue proviennent des collections de Xavier et Léon Givaudan, (le premier ayant hérité d'une partie des biens de son jeune frère mort en 1936), puis par héritage jusqu'aux propriétaires actuels.

Une sélection de sa bibliothèque du XVIIIe siècle sera mise en vente lors de notre prochaine vacation de livres anciens en juin 2017.

Les archives de la famille fournissent de nombreuses notes et factures offrant une traçabilité des objets s’étendant parfois sur près de deux siècles et établissent la provenance tout à fait exceptionnelle de la plupart des biens de cette collection. Ainsi, l'historique des sanguines de Hubert Robert (lots 803 et 804) se lit sans discontinuer depuis leur héritage par la veuve de l'artiste jusqu'à nos jours. De même, nous avons pu retracer toute l’histoire du tableau de Boilly (lot 793) depuis 1818 - soit moins de 12 ans après sa création vers 1807 - jusqu’à aujourd’hui.

Tous les lots marqués en bleu dans le catalogue (et sa version pdf) proviennent des collections de Xavier et Léon Givaudan.

Cette notice historique accompagnée de photos se retrouve aux pages 104-105, 156 et 158 du catalogue papier (ansi que sur le e-catalogue ou PDF).

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