Miroir circulaire en bronze, Chine, dynastie Jin, bouton entouré de créatures mythiques, cercles et stries, diam. 6,5 cm (60g)
Circulaires ou floriformes, décorés de dragons, pampres ou carpes, bordés d’inscriptions ou de type TLV, les miroirs chinois en bronze reflètent la culture chinoise à travers une grande variété, tant de formes que de thèmes.
L’histoire des miroirs en bronze remonte à près de 2000 ans avant notre ère avec la culture Qijia (2200 av. J.-C. – 1600 av. J.-C.), mais c’est essentiellement lors de la dynastie Han (206 avant J.-C. – 220) que l’art du miroir en bronze se développa fortement. Les miroirs en bronze adoptent tous une structure similaire : le recto est poli, tandis que le verso porte le plus souvent un décor en relief arborant un bouton au centre de la composition.
En plus de leur fonction première, les miroirs avaient une multitude d’autres utilisations. Enveloppés d’une aura de mystère de par leurs insondables reflets, ils étaient en outre sujets à de nombreuses croyances. Placés dans les demeures, ou alors dans les tombes, leur étincelante luminosité assurait protection en exorcisant tout mauvais esprit ou toute infortune. Ils étaient censés refléter également l’intérieur du corps et aidaient ainsi aux diagnostics en médecine. Ils avaient également la fonction de divination, et étaient de plus utilisés dans diverses cérémonies rituelles. La taille des miroirs variait, de là dépendait leur fonction. Les plus petits convenaient pour un usage en toutes circonstances, tandis que les plus grands étaient plutôt dédiés aux autres emplois précités.
Les formes et les sujets des miroirs évoluèrent au fil des siècles. Les miroirs commencèrent à être réalisés en grande quantité lors de la dynastie Han. La majorité de ces miroirs fut l’objet de cadeaux diplomatiques ou de mariage (vu leur forme circulaire symbolisant le bonheur conjugal). Les inscriptions, les miroirs dits de type TLV, les représentations de la Reine-Mère de l’Ouest Xiwangmu, dragons et autres créatures surnaturelles caractérisent les décors trouvés sur les miroirs de cette dynastie.
Durant la période troublée des Trois Royaumes (220-280), les miroirs furent souvent ornés d’inscriptions informatives : nom du bronzier, titre de l’œuvre et date de création. Certains comportaient même des incrustations de pierre – dont nous ne discernons plus que les emplacements.
D’autres formes et sujets de miroirs virent le jour durant la prospère dynastie Tang (618-907), notamment inspirés par les voyages au long de la mythique Route de la Soie. Parmi eux, le motif aux pampres et créatures mythiques (lions) proviendrait de la Perse ; fleurs et plantes étrangères à la Chine furent également des motifs récurrents.
Les miroirs des dynasties Song (960-1279) et Yuan (1279-1368) reproduisirent les miroirs des époques précédentes, particulièrement les TLV Han. La dynastie des Qing (1644-1911) vit, quant à elle, les miroirs en bronze progressivement remplacés par les miroirs en verre.
Les miroirs chinois en bronze inspirèrent d’autres civilisations à en créer : nous en trouvons ainsi aussi bien au Japon, en Corée, qu’en Asie du Sud-Est.