Lundi 7 Décembre, 19h

Famille Couvreu de Deckersberg

A Vevey, le château de l’Aile est un monument incontournable du paysage et de l’histoire de la ville.

Edifié au XVIIe siècle sur les anciennes halles de la ville, transformé en 1680 par Vincent Hertner en château d’agrément à cinq tourelles, il est hérité par son neveu Jean-Martin Couvreu (1645-1738) et revient au XIXe siècle, par descendance directe, aux mains de Jacques- Edouard Couvreu qui le reconstruit dans le style néo-gothique que nous lui connaissons aujourd’hui.

Il reste la propriété de cette même famille jusqu’en 1988. L’Hôtel des Ventes de Genève a l’honneur de mettre à l’encan près de 400 lots appartenant à cette prestigieuse lignée Couvreu qui a marqué l’histoire de Vevey. Tous ces objets sont restés dans la même famille jusqu’à ce jour. L’histoire des Couvreu remonte au XVIe siècle avec Quentin Couvreu, protestant, anobli à Vienne par l'Empereur du Saint-Empire germanique Rodolphe II en 1590: les armoiries de noblesse au Pélican d'Or posé sur un mont à trois copeaux d'argent en sont le témoignage, à l'instar du nom Couvreu de Deckersberg. Au XVIIe siècle suivent plusieurs générations de banquiers qui exercent notamment à Lyon et en Angleterre. A la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, il faut fuir Lyon avec les richesses accumulées et Jean-Martin Couvreu de Deckersberg se réfugie à Vevey. Il en devient bourgeois en 1698 et participe activement à la vie locale: à sa mort, un mausolée sera érigé en son honneur dans l'église de Saint-Martin pour perpétuer le souvenir de ses bienfaits. Au XVIIIe et XIXe siècle, les Couvreu prennent une grande part à la vie politique et économique suisse et veveysane. En témoigne cette médaille commémorative en argent pour la Création du Canton de Vaud (lot 425), reçue par Daniel-Emmanuel Couvreu, premier président de la municipalité de Vevey (1799), membre du Petit Conseil (1803-1806) et député au Grand Conseil vaudois (1803-1830). Dans les vacations des 8 et 9 décembre 2015, la collection d’argenterie composée de plusieurs pièces armoriées, ainsi que l’imposante galerie de portraits des XVIIIe et XIXe siècles, qui ornaient toutes deux le château de l’Aile, illustrent le prestige de cette famille et ses mariages avec d’autres grandes familles genevoises et vaudoises: Micheli, Sarrasin, de Goumoëns,… 70 lots de livres marqués en bleu proviennent de la bibliothèque des Couvreu de Deckersberg: le lot 1, dans une reliure anglaise rare, a vraisemblablement été ramené par Jean-Martin Couvreu qui a vécu plusieurs années en Angleterre après 1670. Les autres lots ont été acquis entre le XVIIe et le XXe siècle sans changer de propriétaires et révèlent les intérêts de la famille pour les voyages, la littérature et la philosophie, la Suisse,… De nombreux autres objets (argenterie, mobilier, tableaux,...) provenant de la famille se trouvent dans notre catalogue principal.

Dès son arrivée en Suisse, la famille Couvreu a passé des commandes aux orfèvres huguenots de la région, comme Elie Papus (lots 608, 609, 610, 612, 613, 614, 620) , Etienne Terroux (lot 611, 618), Jean-Philippe Leveillé ou encore Jean-Daniel Barde,... Il est extrêmement rare que de telles pièces, témoins privilégiés de l'histoire et de la culture suisses et européennes, restent au sein d'une même famille pendant plus de deux siècles et c'est ce qui donne à cette vente un intérêt tout particulier. Si une partie de la collection d'argenterie des Couvreu de Deckersberg a rejoint le Musée National Suisse, l'autre partie vous est proposée dans le présent catalogue. Elle comprend de très belles cafetières, dont le lot 616 par l'orfèvre genevois Alphonse Dominicé, des chandeliers, des plats et des couverts (lot 561, 562, 582, 588, 624,...) aux armes des familles Couvreu et autres grandes familles suisses par alliance, notamment le plat à barbe lot 585, gravé pour Jacques-Edouard Couvreu, marié à Mathilde Micheli de Genève en 1845, une timbale allemande du XVIIIe s. aux armes de Goumoëns, des pièces bernoises du XIXe siècle (lots 584, 588, 589)...
Signalons 5 toiles (lots 1100 à 1103 et 1 lot en vente silencieuse) du portraitiste bernois Jakob Emanuel Handmann (1718-1781). Handmann a notamment étudié à Paris dans l’atelier de Jean II Restout (1692-1768), dont l’influence transparaît dans le goût français de ses portraits. De retour en Suisse en 1746, après ses séjours en France et en Italie, Handmann devient très vite un des peintres les plus prisés du patriciat bernois. Il reçoit dès lors un grand nombre de commandes, dont certaines importantes commandes d’Etat, comme la série de portraits des maires de Berne (Schultheissenporträts, Galerie der Berner Stadtbibliothek).

Tous les lots marqués en bleu de ce catalogue proviennent de la collection de cette famille. Se reporter aussi à la page 4 du catalogue de livres et à la section tableaux.

L’Hôtel des Ventes a l’honneur de présenter 24 portraits de l’illustre famille veveysanne Couvreu de Deckersberg, ainsi que de membres des familles alliées (se reporter aussi à la page 4 du catalogue de livres et à la page 59 de ce catalogue.)

De nombreux lots se trouvent aussi inclus dans la vente silencieuse et peuvent être retrouvés sur

www.hoteldesventes.ch en cherchant le mot-clé "Couvreu".