24 lettres, 13 cartes postales/de voeux et 2 photographies de la Grande Duchesse Xenia Alexandrovna Romanov (1875-1960), soeur du tsar Nicolas II, entre 1887 et 1943 à son précepteur genevois Ferdinand Thormeyer. Xenia écrit toutes ses lettres en français, sauf une en russe en 1888.
M. Thormeyer, s'est occupé des enfants du tsar Alexandre III de 1886 à 1899. Entre 1887 et 1917, Xénia parle de ses divertissements et lectures à la Cour dans une série de lettres écrites pour la plupart sur papier à en-tête à son chiffre. On y perçoit l’importance des ramifications de la famille Romanov quand elle parle de ses séjours au Danemark avec ses cousins et des visites de la famille impériale.
Elle se rapproche de Ferdinand Thormeyer en 1921 car il est un témoin d’avant 1917 et fait partie de son passé. Xenia obtient aussi des nouvelles d’Olga par M. Thormeyer qui reçoit beaucoup plus de lettres de sa jeune sœur qu’elle-même. Ainsi, le ton de Xenia est plus affectueux après 1920 : « Cher M. Thormeyer » devient « Cher Siocha », comme l’appelaient son frère et sa sœur auparavant. Xenia raconte son quotidien près de Londres, ses visites à sa mère à Hividore (Danemark) et ses séjours à Paris. Elle se recentre sur ses enfants et suit de très près leur éducation bien qu’ils soient déjà grands. Elle se préoccupe de leur avenir. Il faut noter que, pour elle, l’éducation de ses fils est particulièrement difficile : en Russie, ils ont été élevés dans la perspective de devenir officiers en Russie, après 1920, cette éducation leur est inutile et ils ont de la peine à trouver un métier.
Elle reste très attachée à sa terre et à ses origines russes jusqu’à la fin de sa vie et si elle est scandalisée par ces « animaux de bolchéviques, ces possédés du diable » (lettre de janvier 1930), elle est très heureuse de voir que plusieurs de ses connaissances ont réussi à trouver refuge à Paris : « Paris est envahi par mes compatriotes, on entend parler le russe partout, et on trouve des connaissances parmi les chauffeurs de taxi, les garçons de restaurant, etc. Vraiment, on se croirait à St Petersbourg car tous les amis les plus proches sont ici. »
Collection Ferdinand Thormeyer
En 1918, le règne des Romanov sur l’Empire de Russie