886
CHF 4 000-6 000.-
CHF 10 000.-

Ecole française du XVIIIe s., Portrait de François (1704-1798) et Anne Tronchin, paire d'huiles sur toile, 81,5x64,5 et 82x65 cm

Fils d'Antoine et de Suzanne Tronchin, frère de Pierre et cousin de Jean Robert Tronchin (1710-1793). Associé d'Isaac Thellusson dans la banque François Tronchin et Cie à Paris (1728-1740). Il revint s'installer à Genève en 1736, tout en voyageant (Paris, Pays-Bas, Angleterre); il acquit des tableaux de peintres hollandais, flamands ou italiens, puis, en 1770, vendit sa collection à Catherine II de Russie et en commença une autre (vendue en 1801). Auteur de tragédies, dont Marie Stuart, reine d'Ecosse (1735), il fréquenta Voltaire, Diderot et Friedrich Melchior Grimm, dont il fut le correspondant

« Ce portrait a probablement été exécuté vers 1734 à l'époque où François Tronchin fit représenter sa tragédie Marie-Stuart d'abord au Théâtre français puis à Fontainebleau devant la Cour. », in Renée Loche, Catalogue des collections de François Tronchin, in Geneva, p. 1-217, T. 22,1974, n°3, p. 186  

Provenance: collection Tronchin, Bessinge, Cologny (Genève); collection Xavier Givaudan, Bessinge, Cologny (Genève), puis par héritage jusqu'aux propriétaires actuels 
Ce portrait est resté dans la famille Tronchin jusqu’à la vente de la propriété de Bessinge à Xavier Givaudan (1867-1966) en 1938, puis par héritage jusqu’à ce jour dans cette famille.


Compléments d'informations

Originaire de Lyon, Xavier (1867-1966) et Léon (1875-1936) Givaudan sont des exemples de la réussite industrielle d’avant-guerre. Très vite, ils excellent dans la production de parfums de synthèse, de produits chimiques et de savon et font fortune à l'aube du XXe siècle.

Xavier Givaudan commence ses études à la célèbre école de la Martinière à Lyon qu’il fréquente avec les frères Lumière puis obtient son diplôme de pharmacien. Dès 1891, il crée une société à Lyon, qui prendra plus tard le nom de Givaudan-Lavirotte & Cie, consacrée à la fabrication de produits chimiques et pharmaceutiques. Son frère Léon, étudiant à l’Ecole Polytechnique de Zurich, effectue des recherches sur les huiles essentielles et les parfums synthétiques.
Très unis, les deux frères louent un grand terrain à la ville de Genève au bord du Rhône, à Vernier, à la fin du XIXe siècle. Ils y montent une usine de production et fondent la Société Léon Givaudan et Compagnie qui se fait rapidement connaître des parfumeurs. Appelé sous les drapeaux en 1914, Léon fait venir son frère Xavier de Lyon pour prendre la direction de l'entreprise de Vernier et y développer les affaires familiales. Ce dernier se fixe définitivement à Genève en 1917 où il achète un hôtel particulier à l'angle de la rue de la Cloche et du quai du Mont-Blanc. En 1938, il acquiert à la famille Tronchin, le domaine de Bessinge avec son contenu, propriété de 50 hectares situé à l'emplacement de l'actuel golf de Cologny. Les portraits de la famille Tronchin (lots 883 à 886) inclus dans la vacation de tableaux du 27 septembre encore jamais apparus sur le marché proviennent tous de la propriété.

Après la guerre, Léon s’installe à Paris et le succès de la maison Givaudan va s’étendre largement au-delà des frontières franco-suisses: les succursales fleurissent en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Etats-Unis, au Brésil...

Entrepreneurs érudits, les deux frères sont de fins connaisseurs de l’art du XVIIIe siècle français. Leur fortune leur permet de rassembler des pièces d’exception, souvent par l’intermédiaire de grands marchands qui les conseillent et les aiguillent dans leurs choix (se reporter à notre catalogue du mois de mars 2017 pour des tableaux, meubles et objets d’art et à notre annonce à la fin du présent catalogue pour la vente en décembre prochain d’une rarissime sphère céleste !)
Ainsi, dans le domaine de la bibliophile, tandis que Léon s’intéresse plutôt aux ouvrages Art Déco, Xavier se passionne pour le XVIIIe siècle. Il achète ses ouvrages dans les meilleures librairies anciennes de Genève (Kundig, C.A. Mincieux, Mongenet,...), principalement dans les années 1930 et 1940, ayant ses contacts bibliophiles à Paris qui le conseillent sur ses achats en Suisse. Bien que ses acquisitions englobent des ouvrages du XVIIe s. au XIXe s., son domaine de prédilection demeure le livre illustré du XVIIIe s.: la meilleure édition illustrée du Don Quichotte (lot 83), l'édition très célèbre des Contes de La Fontaine composées de 80 gravures d'Eisen (lot 96), les Oeuvres de Molière illustrée par Moreau le Jeune (lot 74), ou encore les Oeuvres de Rabelais ornée des figures de Picart (lot 116A), ... Les reliures de très grande qualité ont sa faveur, en témoignent les Voltaire (lot 135) reliés en maroquin rouge aux armes de l’impératrice Maria Fédorovna…

Xavier décède en 1966, il lègue alors son importante collection de tabatières en or serties d’émaux et de pierres précieuses du XVIIIe siècle au musée d’Art et d’Histoire de Genève et reçoit la même année, la médaille Genève reconnaissante en remerciement de toutes ses actions philanthropiques effectuées dans le canton.

Tous les lots marqués en bleu dans ce catalogue proviennent des collections de Xavier Givaudan, puis par descendance jusqu'aux propriétaires actuels.